2012, l’année des coopératives. Puis après ?

Nous y sommes : l'année 2012. Le chiffre marque l'imaginaire collectif. Il évoque la fin du calendrier des Mayas. Le chiffre devient porteur d'une fin du monde annoncée. Le 21 décembre, il me semble. Évidemment, ce n'est pas la première fois qu'on annonce la fin du monde ! Dans les années 1980, une vague incroyable avait inondé le Québec : Nostradamus devenait la saveur du mois avec ses propos sombres et tordus.

Je préfère largement retenir le chiffre 2012 comme étant celui qui annonce l'année des coopératives. Voici le premier paragraphe du texte explicatif que l'on retrouve sur le site Internet du gouvernement du Canada : « Le 18 décembre 2009, l'Assemblée générale des Nations Unies a résolu de proclamer 2012 Année internationale des coopératives afin de souligner la participation des coopératives au développement économique et à l'innovation sociale partout dans le monde. Cette résolution encourage les gouvernements à créer un contexte propice au développement des coopératives et à stimuler leurs contributions à l'environnement global dans lequel elles évoluent. »

La fin du monde ou la fin d'un monde?

Si le calendrier des Mayas revêt un caractère anecdotique en prévoyant la fin du monde, je me plais à penser que 2012 pourrait signifier le début de la fin d'un monde. Un monde qui a besoin d'une révision dans ses manières.

L'après-Deuxième Guerre mondiale laissait la place au rêve américain. Les mots liberté et croissance unissaient officiellement leur destinée! Comme pour bien d'autres avant eux, le temps a eu raison du couple. Quelque part sur la route de leur évolution, leurs chemins se sont séparés. En fait, ce sont les mariés qui ont changé, dans ce cas. De globale et universelle, la liberté est devenue individuelle. Repliée sur elle-même. Eh, puis, de toute façon, elle n'arrivait plus à attirer le regard attendri que la croissance lui accordait aux premiers moments de leurs fréquentations. Depuis un bon de temps, la croissance n'avait plus d'yeux que pour son propre avoir. Somme toute, être en couple avec la liberté devenait un fardeau.

Le divorce est survenu.

L'image est bien romantique, me direz-vous. Peut-être. Mais réelle quand même, si on y pense bien.

L'année internationale des coopératives, puis après ?

Pour moi, il est clair que le système économique, comme on le connaît, centré sur l'accumulation des avoirs par les actionnaires, doit vivre une profonde refonte. À ce titre, le modèle coopératif constitue une réponse intéressante. Une coopérative est un modèle économique qui tient compte des besoins réels des membres, compte sur la participation de ceux-ci dans le processus décisionnel et devient un distributeur de richesse plutôt qu'un organe pour l'accumuler et la concentrer entre quelques mains.

Puis après, me demandiez-vous ? C'est justement après avoir réalisé tout cela que tout se joue. La promotion de ce modèle pourrait bien devenir, au fil des ans, une révolution tranquille générée par la base. Le genre de mouvement qui est tenace et résistant. Une coopérative dispose de la force du nombre. À partir du moment où le nombre devient important, il joue un rôle dans le renversement du résultat d'une équation qui est, depuis des années, négative.
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En 2012, des années après le divorce et, depuis peu, habitée par l'idée de la coopération, la liberté a décidé de faire les premiers pas. Elle a appelé son ex, la croissance, et lui a demandé ce qui suit : « À défaut de reformer un couple comme avant, tu crois qu'on pourrait être des complices dans la vie ? »

La croissance réfléchit à l'idée...

Par François Fouquet
Directeur général de la Coopérative funéraire de l'Estrie

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