Si tu savais comme tu me manques...

Mon frère,

Si tu savais comme tu me manques... Tu m'as laissée orpheline de toi, tu es parti sans un mot, avec un dernier sourire, ne me laissant même pas l'occasion de te dire combien je t'aime. J'ai un gros trou dans le cœur que je ne sais comment combler. Tu étais comme un enfant pour moi, j'ai l'impression de n'être plus qu'une moitié de quelque chose mais quoi ?...

Souvent on s'est chamaillés, de tout petit jusqu'à il n'y a pas très longtemps, mais jamais au grand jamais je n'ai cessé de t'aimer. Mais aujourd'hui j'ai mal, j'ai mal car je n'ai pas l'impression de te l'avoir assez dit, je ne sais même pas si tu le savais que je t'aimais, t'admirais, tu étais l'homme parfait sur cette terre.

Je me sens si coupable de ne pas avoir compris plus tôt tes appels au secours, j'étais tellement plongée dans mes petits tracas, que je n'ai pas vu ta crise existentielle... Je te croyais si fort alors qu'en fait tu étais si fragile... Je m'en veux si tu savais comme je m'en veux d'avoir été si égoïste, j'aurais pu t'aider, mais je ne l'ai pas fait et j'en étais consciente. Pardonne-moi, mon frère, je te demande pardon de ne pas t'avoir tendu la main, je souffre mais c'est un moindre mal car toi tu n'es plus là aujourd'hui, tu as décidé de rejoindre le ciel, prenant ton envol tel un oiseau, laissant derrière toi ta vie, ta famille qui te pleure...

Tu sais mon frère tu es parti, mais je me rends compte que la terre continue de tourner, que chaque jour le soleil brille, la vie continue pour tant de gens, alors que pour nous chaque jour est désormais un combat si difficile à mener...

Mon frère j'espère que tu ne regrettes pas ton choix, car là je ne trouverais plus la force de vivre, chaque jour je revis ton départ, et chaque jour j'ai cette même sensation de vide qui augmente, ce trou noir qui se creuse dans mon cœur, m'éloignant davantage des personnes qui m'entourent, de la souffrance des autres, je deviens imperméable à ce qui se passe autour de moi...

Et par moments je te sens tout près de moi, comme une douce chaleur qui m'envahit et me réchauffe, un semblant de toi mais qui ne dure pas me ramenant à la réalité... Tu n'es plus là, je ne te verrai plus, ne sentirai plus jamais ton odeur, n'entendrai plus ton rire, plus jamais tu ne me réconforteras ni ne te fâcheras contre moi, je n'entendrai plus jamais ce « oh boudin ! » qui me faisait fondre... L'amour t'a pris à nous, et oui, l'amour ! ... Mais un jour l'amour nous réunira encore et pour l'éternité mon frère et nous rirons aux éclats encore et encore...

Je t'aime Alain...

Patricia « ton boudin »
Marseille (France)

Toi qui as voulu partir...