Sébastien, Nous sommes le 18 mars...

Sébastien,      Nous sommes le 18 mars 2004 et hier soir, on vient m'annoncer cette nouvelle atroce et inconcevable : tu t'es suicidé le 17 mars 2004. Je n'arrive pas à y croire et en ce moment même, je me demande comment je vais faire à ton enterrement de demain. Je n'arrive pas à y croire et je suis en colère après toi ou peut-être après moi...

Ça faisait un bout de temps que je ne t'avais pas vu mon chouchou ! Je me souviens de tous ces moments de rire, de soirées animées où nous dansions comme des adolescents... Mais pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi t'as pas dit tout ce que tu ressentais ? Pourquoi j'ai rien vu et pourquoi toi ? Je ne cesse de me poser des questions sur toi, ta vie et notre amitié.

Tu venais de fêter tes 29 ans et moi mes 28 ans. J'ai honte d'être si heureuse. J'aurais tant aimé soulagé tes souffrances. Mais c'est trop tard et il ne me reste que les souvenirs de ton sourire, de l'odeur de ton parfum et de tes yeux bleus, de ta générosité et de tes éclats de rire... J'essaie de me dire que tu dois être plus heureux en ce moment mais pas moi. Pas ta famille, pas tes amis et amies. Nous on a perdu un être cher et adorable. Mais je ne peux que respecter ton choix.

C'est trop tard et je ne veux pas que tu croies que je te déteste. Malgré ton geste désespéré et si violent, je penserai toujours à toi. Je t'aime fort et je viens de perdre un ami. Alors même si t'es plus là pour voir que je tiens à toi, je te le dis : tu me manques et je vais vivre pour toi.

Mon Seb, regarde-moi de là où tu es et je ne t'oublie pas. Je parlerai aux anges pour qu'ils te disent à quel point tu me manques. Je t'embrasse fort.

À demain...

Mallory
Eurre (France)

Pour mon papa chéri...