Papa pêcheur d'éponges

Tu as pris le grand large sur un bateau fantôme
Tu n'as besoin ni d'ancre, ni de boussole
Car là où tu es parti
C'est l'infini, peuplé de mystères.

Peu importe la couleur du ciel
Peu importe le cycle des saisons
Tout comme le boire et le manger car ce sont des réalités
Qui n'ont plus prise sur toi.

Tu as jeté sur nous
Le large filet de ton absence
Et nous sommes maintenant retenus prisonniers,
Nous débattant de douleur,
Essayant de trouver l'oxygène nécessaire à la poursuite
de notre chemin terrestre

Bien sûr, nous survivrons sans toi
Nos souvenirs rendront le lien permanent
Et nous nous raccrocherons à nos rêves nocturnes
Pour te rencontrer
Te parler
Te toucher

Cette abstraction du temps
Nous fera te rejoindre dans les hauts lieux
de nos mémoires communes.

Ta vie, je veux m'en convaincre
Continue autrement
Et s'il n'est question que de vie de l'esprit
Qu'elle soit alors pleine de sérénité.

Le compteur de la vie s'est arrêté à 86
un14 janvier 2006.
Je suis née un 14 et ce chiffre a pris
une toute autre résonnance
Il me rappellera qu'à coté de la vie se trouve la mort.

Intuitivement je savais que tu partirais ce jour là et
Au petit matin...
À l'heure où tout le monde se met en marche pour vivre
Toi ce fût pour mourir !

J'ai accueilli ton dernier souffle
Dans une totale sérénité me souciant
De ne pas t'affoler te protégeant
Jusqu'au bout contre toutes angoisses possibles

Aujourd'hui je te dis :

Merci papa de m'avoir conviée
À cet ultime rendez-vous
Qui scelle à jamais
Le dernier cadeau
D'un père à sa fille.

Michèle
Marseille (France)

Guillaume, mon gars