Nous avons perdu notre fils il y a 18 mois...

Bonjour à vous,     Nous avons perdu notre fils il y a 18 mois maintenant. C'est la plus atroce des expériences qu'il y ait à vivre et je ne pense pas m'en remettre complètement ; mais depuis ce départ, j'ai appris à vivre avec les étapes qui se sont présentées.

Au début, c'est le choc, il n'existe rien ni personne pour te comprendre, ni comprendre ta peine et dans le désir de s'isoler qui s'attache à nous, il apparaît quelque chose de très fort que j'appellerais ESPOIR. Car, malgré l'effroi, le chagrin, le désespoir immense qu'il y a à perdre son enfant à cet âge, qui est non naturel pour les parents, il surgit en nous comme une poussée de vivre qui d'après moi, nous parvient de l'être cher et c'est de cela que j'ai réappris à remonter la pente de la dépression qui m'a affectée.

Les gens autour de nous nous encouragent et c'est très bien, mais ce n'est pas eux, malgré leur amour, qui doivent parcourir le chemin le plus difficile. Il faut l'avoir déjà vécu pour le comprendre, ce qui n'est jamais pareille d'une personne à une autre.

À la suite des semaines et des mois, je puis dire que j'ai un bon bout de chemin de fait en ce sens, j'ai eu de l'aide psychologiquement et j'ai dû beaucoup travailler là-dessus aussi. Ce n'est certainement pas chose facile et on se remet totalement en question sur chaque geste ou pensée que l'on a. Notre sens de la vie n'est plus le même, les gens qui nous entourent nous trouvent souvent assez bizarres... Comment ne le serions-nous pas à se chercher ainsi ? Mais cela fait partie de ces étapes dont j'ai parlé et en fin du compte, j'avoue que ceci m'a beaucoup aidée à parvenir où je suis maintenant. Je ne dis pas que je n'ai plus de peine NON JAMAIS... mais pour moi, maintenant, je suis passée du désespoir de ne plus jamais revoir mon fils à celui d'espérer le retrouver plus tard quand mon heure sera venue.

J'en ai beaucoup voulu à Dieu de m'avoir repris mon enfant, je trouvais cela du plus cruel. Je suis parvenue à comprendre qu'il a sauvé mon fils ainsi et que de le perdre physiquement lui a redonné en réalité une vie plus agréable que d'être cloué sur un lit d'hôpital avec un cancer des os, une jambe amputée et plus aucune possibilité de bouger. Paraplégie, cancer, médications qui restent sans effets, les derniers jours de mon enfant même s'il avait 30 ans, resteront à jamais gravés dans mon cœur.

Ce que j'essaie de toutes les manières possibles d'enlever de ma mémoire, ce sont les moments douloureux de lui avoir dit de ne plus se battre car il n'avait presque plus de conscience de sa vie... Ce jour-là, je suis morte avec lui en partie et je continue de penser quand même que Dieu me l'a sauvé et Le remercie de soutenir toute notre famille. L'ESPOIR est ce qu'il y a de plus fort en la vie, qu'elle commence ou qu'elle finisse et cela restera pour moi toujours ainsi.

Merci de m'avoir permis de me confier à vous et bon courage à tous ceux qui vivent de tels moments...

Une Maman...

Hélène
Trois-Rivières (Québec)

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