Nous avions tout pour être heureux...

Nous avions tout pour être heureux, deux garçons, une vie entre Versailles et la Normandie dans la maison de famille. Elle était professeur de droit à l'Université, je suis ingénieur et nos enfants ont 14 et 17 ans. Elle avait 47 ans le 9 juin 2001 quand elle est partie, à la maison, vers 6h00. Nous nous connaissions depuis 27 ans.     Nous nous battions depuis trois ans pour trouver le remède miracle. La médecine avait annoncé qu'elle était condamnée et qu'aucune thérapie n'était possible. Vivez ! lui avait-on dit. Nous avons consulté au moins 30 médecins, professeurs,« magiciens » et « charlatans ». Toujours avec l'espoir qu'ils s'étaient trompés.

Nous avons continué de vivre normalement jusqu'à la veille de sa mort. Elle avait préparé le dernier dîner et assumé son dernier cours à l'Université, fin mai. Je ne croyais pas à l'issue fatale, même à 5h45 lorsqu'elle m'a dit : « Non, ce n'est pas nécessaire, je sais où je vais ». Elle avait rendu toute la nuit et j'avais décidé de l'emmener à la clinique la plus proche. Elle me pris la main et son regard vers moi n'était plus le même. Comme si une autre personne me regardait à travers ses yeux.

Les enfants sont extraordinaires. Je maîtrise mon chagrin au travail mais pas à la maison.

Dominique
Versailles (France)

Ma fille est maintenant un ange...