Mon frère François est décédé subitement d'une hémorragie digestive. Il avait 40 ans. Retrouvé mort dans son appartement, alors que nous n'avions pas de nouvelles de lui depuis quelques jours. La nouvelle a mis la famille en état de choc, c'était la journée de la fête des mères.
Quelques années plus tôt, j'avais suivi une formation en accompagnement de fin de vie. Je n'ai pas eu ce privilège de pouvoir l'accompagner vu les conditions de son décès, mais ce cheminement et de nombreuses lectures m'ont tout de même permis malgré la tristesse, de poursuivre ma route sans éprouver de sentiment d'injustice ou de colère.
Il faut dire que je crois profondément que nous sommes tous venus ici pour accomplir quelque chose, pour remplir une "mission" et que lorsque celle-ci est terminée, on s'en retourne tout simplement "à la maison", sans que cela soit tributaire d'un âge en particulier.
Malgré certains moments de tristesse, je peux donc dire que j'ai vécu assez sereinement la mort de mon frère cadet.
Je me rappelle d'un journée où nous avons décidé d'organiser une rencontre en son honneur alors que famille et amis s'étaient réunis. Témoignages, repas communautaire, pièces musicales, souvenirs partagés, plantation d'un arbre en son nom... tous ses petits gestes ont permis d'honorer sa mémoire, de lui exprimer à notre façon combien nous l'aimions, de nous réconforter et même de rire de ses mauvais coups.
Il nous manque à tous bien sûr, mais la vie s'est poursuivi pour chacun. J'ai choisi d'exposer dans une pièce de ma maison, une photo où son sourire et son regard coquin sont mis en évidence; elle me rappelle qu'il est toujours là à sa manière et lorsque j'entends une certaine pièce musicale, je comprends qu'il est venu me faire un petit clin d'oeil, ce qui me procure toujours un instant de bonheur.
Merci François pour ta présence continue dans ma vie, pour me guider sur ma route, pour te manifester lorsque j'ai besoin de toi. Je t'aime !
Hélène
Granby (Québec)