Mon fils Raphaël-Thomas est décédé...

Mon fils Raphaël-Thomas est décédé d'une « overdose » le 5 décembre 1998.     Je ne saurai jamais si c'était accidentel ou suicidaire. Je ne connaîtrai jamais l'heure exacte de sa mort, officiellement. Il était sorti faire de la musique avec des amis. Il n'avait jamais découché sans me téléphoner pour me prévenir afin que je ne m'inquiète pas. Ce n'était pas un « bum » ni un gars qui crie, qui hurle, ou qui envoie promener tout le monde, comme je le pensais des drogués. Non, c'était un doux, un garçon toujours poli, respecté pour ses opinions, un musicien, piano, guitare, basse, batterie. Il composait des chansons, de la musique et des poèmes. Il trouvait tout le monde digne d'être aimé et respecté.

Quand le policier m'a amenée près de lui à l'urgence, il était encore intubé, et au moment où j'ai caressé son visage, dans ma tête, j'ai entendu : « Je suis désolé, je m'excuse ».

Le premier mai, je vais avoir 54 ans. En 98, il était là pour mes 50 ans avec toute ma famille. C'est le dernier anniversaire que j'ai vécu avec lui. Il n'y a plus eu de Noël, d'anniversaire de Raphaël-Thomas, d'Halloween, de Pâques, etc. Toutes ces célébrations qui nous unissent et qu'on croit acquises. Il n'y aura pas de petits-enfants de lui. Il n'y a plus de projet pour lui.

Il avait 21 ans. Et quand on l'a mis en terre le 8 décembre 98, on a enterré mon âme avec lui.

Joane Mercier
Victoriaville (Québec)

Maman, tu es partie pour toujours...