Bonjour, Ma sœur est décédée d'un cancer des poumons il y a trois semaines.... elle avait seulement 41 ans.
Elle a appris qu'elle avait cette maladie en avril 2001. Les médecins lui ont dit qu'il n'y avait plus rien à faire, que la chimio ne donnerait rien, que c'était pour la faire souffrir plus longtemps pour rien. Mais ma sœur était tellement forte et croyante, elle a décidé de se battre et de faire de la chimio. Elle ne voulait pas mourir...
Quand elle m'a téléphoné pour m'annoncer qu'elle avait le cancer, on a pleuré toutes les deux au téléphone et elle m'a dit : « Je ne veux pas mourir, je veux rester avec vous autres... ».
Mon Dieu que ça fait mal ! Nous étions sûres à ce moment-là que Dieu ne faisait que nous faire peur pour nous faire prendre conscience de prendre soin de nous. Mais erreur, il est venu la chercher... J'en veux à Dieu et j'en veux aussi à ma sœur d'avoir fumé et d'avoir continué. J'en veux aussi au médecin de ne pas avoir vu plus tôt sa maladie, car elle était malade depuis janvier. Cela a commencé par une pneumonie avec de l'eau sur les poumons. S'il avait passé des tests plus approfondis, peut-être qu'il n'aurait pas été trop tard... On ne le saura jamais.
J'aurais voulu pouvoir être tout le temps près d'elle et pouvoir l'aider, mais ma sœur habitait à 1 h 30 de chez-moi (Shawinigan). Mais une chance, elle avait mon autre sœur qui habite en bas de chez-elle et elle avait aussi ma mère. Elle est entrée à l'hôpital une semaine avant son décès mais elle était tellement sûre de ressortir, elle ne pensait pas mourir encore... elle ne VOULAIT PAS mourir, elle le disait. Je pense que cela me fait encore plus mal de savoir qu'elle est partie et quelle n'était pas prête.
J'étais à ses côtés quand elle est décédée. J'avais décidé de prendre mon vendredi de congé, alors je suis arrivée à l'hôpital jeudi vers 23 h 30 pour passer la nuit avec elle. Elle était à peine consciente, sa morphine commençait à faire moins effet. Je lui ai pris la main et je lui ai dit que j'étais là, que je passais la nuit avec elle. Elle essayait d'ouvrir ses beaux grand yeux bleus mais elle n'était pas capable. Elle a réussi à me dire qu'elle était réveillée et elle essayait de me parler. Je lui ai dit : « Sylvie on va se parler demain, repose-toi ». Elle m'a fait signe que oui et m'a dit ok. C'est la dernière fois que j'ai pu communiquer avec elle...
Elle est décédée le lendemain à 13 h 40. Je lui avais mis un CD de musique de relaxation, des bruits de vague avec de la flûte, c'était très émouvant. Elle est morte entourée d'amour, on lui tenait la main et on lui disait qu'on l'aimait. Le personnel des soins palliatifs a été super, ils nous ont beaucoup aidées.
Aujourd'hui je pense à ma sœur au moins 50 fois par jour, je m'ennuie d'elle, j'aurais le goût de lui téléphoner, d'aller la voir. Je porte ses chandails, j'écoute la musique quelle aime, je m'ennuie, je ne la verrai plus... Crime que ça fait mal... On ne devrait pas mourir avant 90 ans minimum... J'ai tellement de regrets, j'aurais dû aller la voir plus souvent et lui dire plus souvent que je l'aimais... Je parle toujours d'elle, le monde est tanné de m'entendre en parler.
J'en aurais encore long à dire... mais je me retiens, déjà que mon texte est long, je m'en excuse... Merci de me laisser une place pour m'exprimer, votre site est super, merci.
Nathalie
Mascouche (Québec)