Ma maman de 85 ans s’est éteinte le 2 février dernier. Une méchante pneumonie. Mais quand son médecin m’a dit on va l’hospitaliser, je me suis dit, elle va être soignée et rentrera chez elle. Au bout d’une semaine, le pneumologue m’a averti qu’elle était en insuffisance respiratoire, que les antibiotiques n’avaient aucun effet.
Ce fut brutal. Elle avait passé les fêtes de fin d’année à la maison et elle était si contente. Je ne l’ai pas quittée durant les trois derniers jours, lui parlant doucement, lui retirant son masque à oxygène pour lui nettoyer la bouche et lui apporter de la fraîcheur, lui massant ses jambes, lui tenant la main, lui caressant les joues, le front sur lequel je passais des lingettes… trois jours où elle s’est endormie petit à petit avec l’aide des perfusions, et les dernières 48 heures elle dormait. Quand sa respiration est devenue plus calme au point de ne plus voir le ballon se gonfler et les oreillettes de ce dernier à l’arrêt, j’ai su qu’elle était partie. J’ai appelé les infirmières qui m’ont confirmé et je leur ai dit en êtes-vous certaines ? Eh oui.
Elles ont retiré le masque et tout fut calme hormis mes sanglots. Je l’ai embrassée, je lui câlinais son front, ses mains… Puis je lui ai passé autour du cou son joli foulard coloré, mis du rouge à lèvres. Elle était comme elle aurait voulu, belle. Je suis restée seule avec elle durant 30 minutes, je lui ai parlé, dit combien je l’aimais, combien elle avait été la meilleure des mamans.
Puis mon fils et mon mari sont arrivés, ne croyant pas que déjà elle était loin, partie retrouver mon cher papa parti 10 ans plus tôt. Aujourd’hui le manque est terrible. À l’heure de nos FaceTime de chaque jour c’est douloureux. Quelque chose en moi est brisé, cassé à tout jamais. Il me reste à continuer de vivre comme elle l’aurait souhaité, à sourire, mais chaque jour, chaque nuit je la pleure. J’ai regardé des petites vidéos car j’avais l’impression d’avoir oublié sa voix. Au moins je l’entends encore. Rien ni personne ne remplacera jamais ma chère maman. Ni mon papa.
Je suis de tout cœur avec vous qui avez perdu une maman, un papa, je vous comprends. Courage !
Patricia