Ma fille Vanessa aurait 17 ans depuis janvier. Elle est partie en 1995 à la suite d'un cancer qui a duré 20 mois, avec toutes les souffrances, les moments de désespoir et à nouveau d'espérance que peut apporter cette maladie. Je n'ai pas vraiment fait mon deuil, mais je devais continuer, car mes six autres enfants avaient besoin de moi.
Et la vie s'est acharnée : j'ai perdu deux autres enfants, Nadège (11 ans) et Jason (10 ans) dans l'incendie de ma maison l'année dernière. Je ne sais pas comment expliquer que je peux continuer à vivre. Je crois que nous avons tous une source de vie au fond de nous qui nous pousse à vivre et je pense que mes enfants me voient et me soutiennent.
Je les ai perdus physiquement mais ils sont là. Je dis souvent à ceux qui me restent : « Pensez à eux, aimez-les toujours et ils vivront dans votre cœur ».
Il m'arrive souvent de vouloir hurler ma douleur et je pense à ceux qui me restent et je me calme. Il faut s'accrocher à tout ce qui peut nous aider. Ma marraine a perdu un fils de 14 ans d'un cancer et 30 ans après, elle m'a dit : « Les larmes se tarissent mais la douleur reste et on vit avec... ». Elle a raison.
Élisabeth
Pignan (France)