Les mots sont insuffisants...

Ça va faire deux ans que ma femme Geneviève est morte et que je suis resté seul avec nos quatre petits garçons qui avaient à l'époque 1,4,6 et 8 ans.     Ce fut relativement bref puisqu'elle est partie en deux mois des suites d'un mélanome. Elle est allée à l'hôpital pour soigner ce qui était diagnostiqué comme une sciatique qui la faisait souffrir depuis un mois et elle n'en est jamais revenue vivante.

Les mots sont insuffisants pour décrire ce que nous avons vécu et je dois dire que, suivant sa volonté, je me suis plus focalisé sur les enfants que sur elle. Il a en effet fallu leur annoncer que leur maman allait mourir et tenter de gérer leur réaction.

Comment vit-on aujourd'hui ? Les enfants relativement bien, avec des hauts et des bas, et le papa pas trop bien. Il a fallut changer de travail pour avoir des horaires plus réguliers et assumer, ce qui n'était pas trop difficile puisque je m'occupais déjà beaucoup d'eux auparavant. Mais ma vie aujourd'hui c'est de 6h30 à 22h, enfants, ménage, courses et travail, sans avoir le temps de rien d'autre, malgré l'aide que m'apportent ma mère et mes belles-soeurs.

Le plus dur est de devoir assumer seul leurs désirs, peurs, angoisses et tracas divers sans ma complice de 20 ans. Elle me disait toujours : « On est trois : toi, moi et nous deux », et maintenant je reste seul, et par moments c'est toujours aussi intolérable.

Martin Laloux
Louvain-la-Neuve (Belgique)

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