Le téléphone...

Le téléphone... depuis le mois d'août dernier, à chaque fois que le téléphone sonne, le cœur me serre. Quelques fois je ne réponds même pas.     Deux fois, deux fois en cinq mois, j'ai entendu cette phrase au téléphone que maintenant je déteste : «  J'ai une mauvaise nouvelle à t'annoncer ». Tout d'abord, ma sœur m'annonce le suicide de mon cousin. Ensuite, en janvier, une de mes amies m'annonce le décès par accident d'une des rares vraies amies que j'ai jamais eue. Je n'en veux plus de ces nouvelles-là. À chaque fois j'ai l'impression qu'une partie de moi quitte ce monde avec eux.

Je n'avais jamais vécu la mort avant cette fameuse année 2001 et je souhaite ne pas la revivre de sitôt. La mort fait si mal, elle creuse en nous un abîme dont il est difficile de se sortir. Des fois, lors de mes mauvais jours, je me dis que ce serait plus facile si je pouvais les zapper de ma vie, faire comme s'ils n'avaient jamais existé. Mais je ne peux pas, je dois vivre avec eux pour toujours.

Avec le temps c'est certain que la douleur s'estompe, mais on ne peut effacer les souvenirs et on ne peut pas ne pas penser à ceux qu'il nous aurait été possible de créer.

Tout ce que je peux dire à ces deux amis qui m'étaient très chers, c'est que jamais je n'oublierai ...

Véro
Percé (Québec)

Nous avons perdu notre fils il y a 18 mois...