Le 10 novembre 2002 disparaissait notre fille Nina...

Le 10 novembre 2002 disparaissait notre fille Nina, âgée de 3 mois, victime innocente de la mort subite du nourrisson. Ni moi, son papa, ni sa maman, ni sa soeur aînée Delphine (11 ans) n'eurent le courage ou la force de prendre la parole à l'église le jour de ses obsèques. C'est sa soeur Lucie alors âgée de 8 ans qui prit la parole et récita le poème que j'avais composé avec beaucoup de larmes quelques heures auparavant et que nous avons intitulé :
Petite sœur

Petite sœur,

C'était ma joie et mon bonheur
D'être devenue ta grande soeur.

Je te chantais des berceuses
Je te parlais de vie heureuse.

Je te racontais des histoires d'amour
Et mes voeux de bonheur pour toujours.

Petite sœur,

Tu es partie si vite l'autre soir
Sans prévenir et sans au revoir.

Le chagrin coule dans mon cœur
Et mes yeux pleurent ma douleur.

Mais aujourd'hui ce n'est qu'un au revoir
Car au fond de moi, j'ai l'espoir.

Petite sœur,

J'attends ce jour merveilleux
Où nous serons tous heureux,

Toute la famille à nouveau réunie
Dans un monde nouveau et uni.

D'ici là, tu garderas ta place de petite sœur
Enfouie tout au fond de mon cœur.

Au revoir petite sœur !

Depuis lors, 24 mois se sont écoulés et nous gardons jalousement une grande place de petite soeur pour Nina dans nos coeurs. Mais grâce à Nina nous savons également aujourd'hui que que la vie est belle, qu'elle mérite d'être vécue...

Nous avons rencontré des gens formidables, nous avons forgé de nouvelles amitiés et nous avons écarté d'anciennes bien décevantes. Nous savons désormais que certaines valeurs sont bien plus importantes que d'autres et qu'elles valent la peine d'être affichées et défendues. Une autre vie est devant nous que nous ne soupçonnions pas en ce jour funeste du 10 novembre 2002, ni dans les semaines et mois qui suivirent.

Après une année de groupe de parole, une reconversion professionnelle me permettant une présence quotidienne auprès de mes filles, un engagement sans précédent dans le monde associatif et le magnifique projet d'une adoption à venir, j'ai le sentiment que la mort de Nina m'a appris à vivre...

Marc
Courtisols (France)

Papa de Delphine, Lucie et Nina
et Denise, leur maman.

Je ne sais vraiment pas par où commencer...