La souffrance du deuil est très pernicieuse...

La souffrance du deuil est très pernicieuse en ce sens qu'on croit parfois s'en sortir, mais qu'elle vous rattrape au moment où vous vous y attendez le moins. Photos, couples dans la rue, enfants qui rient, films avec scènes d'amour : c'est à la limite du supportable. Moi, je prends des cachets dans ces cas-là, car je n'ai pas la force de supporter plus de souffrance : trop c'est trop.     Je voudrais demander à vous toutes ce que vous pensez de ce qui m'arrive : j'ai un énorme besoin de solitude depuis la mort de mon compagnon (suicide par pendaison dans notre maison). J'aime mes enfants mais ils vivent avec leur père, et je ne vis pas dans la même ville qu'eux). Je culpabilise car j'ai vraiment besoin de solitude et que je veux uniquement être seule, me reconstruire si c'est possible, être bonne avec moi-même, mais je me sens mal à l'aise.

Dimanche c'est la Fête des Mères et mes trois enfants voudraient que je sois là, mais j'ai un tel besoin de me retrouver. Qu'en pensez-vous ? Suis-je normale ? (Le deuil date d'un mois et demi), et j'ai l'impression d'être une funambule. Je tangue d'un côté, de l'autre, je ne tombe pas, mais si on me touche un peu, je sais que je perdrai l'équilibre. En fait, je suis morte de peur.

S'il vous plaît, parlez-moi et dites-moi si je suis vraiment dans l'erreur ; mais j'ai tant besoin de retrouver un sens à ma vie. Les enfants, je les adore, mais ma vie n'est pas uniquement à travers eux ; vous comprenez ? D'avance merci.

Pascale
Alençon (France)

Tu es parti il y a 1 mois et 1 jour...