L'automne sans toi

Quand les feuilles des arbres sont de la même couleur que mes cheveux, c'est l'automne disais-tu...
Mon cœur automne, mon corps frissonne...
J'ai le froid de toi...ce vide qui s'agrandit, ce vide qui reste vide,
vide de sens, vide de mots, vide de nous...
Le temps passe, le temps ne s'arrête plus jamais...
Il trace sa route, il s'enfuit vers les saisons qui ne nous verront plus jamais ensemble.

Tout s'est arrêté si brusquement, si froidement, si durement...
J'ai ressenti l'hiver bien avant l'automne quand tu as poussé ton dernier soupir au creux de mon cou,
en écarquillant tes jolis yeux une dernière fois, et pourtant nous étions en été !
C'est quoi ce jeu des saisons ?
Les noms pourraient bien être mélangés...
Qu'est ce que cela changerait, puisque jamais nous n'atteindrons un autre hiver,
un autre printemps, ni un prochain été ?

Jamais plus, nous ne ferons de projet en fonction du temps...
Ce prochain Noël ne te verra plus emmitouflé dans ta parka bleue marine,
dans laquelle tu commençais déjà à bien frissonner l'hiver dernier,
que ce serait ton dernier Noël, je n'ai rien vu, rien soupçonné...

Je n'ai pas su me rendre compte que tu avais déjà les prémices de la maladie.
Indémodable tu es devenu, puisque sans saisons, sans mode aucune...
Tu ne vieilliras donc plus jamais ?
Remède de jeunesse, cure de jouvence que traverser le miroir ?
Il ne fallait pas aller de l'autre côté, pas sans moi... jamais !

Il se fait tard, le sommeil me gagne, promis je te laisse dans le soleil de ta clairière
et je m'enfonce dans la profondeur de la nuit...et de mon froid.

par Marie
Rouen (France)

Pour papa