Je n'ai pu te rendre à la vie, mon petit prince... L'histoire aurait pu être un compte de fée, alors que ton père et moi nous retrouvions sur la terre de notre première rencontre, l'Angola, pour y vivre enfin ensemble et non de manière épisodique. Le pétrole était, pour ton père, une affaire de famille, il fallait donc se rendre dans le pays qui découvrait le plus de gisements, ceci au sein des plus grosses compagnies mondiales. L'avenir a pourtant basculé, à quelques jours de rentrer en France. Le précieux liquide nécessaire à ta survie s'en est allé deux mois et demi trop tôt... Mais au lieu de regagner la France, « ils » ont décidé de m'envoyer avec toi en Afrique du Sud. Le cauchemar a alors commencé. Après une semaine d'angoisse et de tractations financières, les médecins de cette clinique privée de Johannesburg ont accepté de te mettre au monde afin de t'éviter une affection propre aux ruptures de la poche des eaux, ceci par césarienne. Ils t'ont alors arraché à moi et conduit en réanimation néo-natale. Alors que tu allais bien mon amour, malgré ta prématurité et les soins qu'il faudrait te prodiguer encore quelques temps, ton état s'est brusquement aggravé et sans que je ne sache pourquoi, tu es parti en silence et dans la souffrance...
Tu es avec moi Dorian, mon bébé. Ton petit frère, Adam, est désormais à mes côtés... et jamais tu ne nous quitteras. Je t'aime.
Ta maman,
Nelly Corlier
Pierreclos (France)