J’aimerais vous témoigner des deuils que j’ai eus à vivre...

J'aimerais vous témoigner des deuils que j'ai eus à vivre. Tout d'abord, mon mari a eu trois cancers à vivre. Le premier, c'est en l'année 2000. Il a eu des traitements de chimiothérapie et, fort heureusement, il s'en est sorti. En l'année 2004, il a eu une récidive de son cancer et suivit encore des traitements de chimiothérapie.

En même temps, mon frère apprend lui aussi qu'il a un cancer de poumon, et lui aussi commença ces traitements de chimio. Ensuite, mon mari s'en est sorti encore une fois, mais pour mon frère, il n'y avait plus rien à faire, alors il est décédé en novembre 2004.

Par la suite, j'ai perdu ma mère en janvier 2005... une autre épreuve à vivre mais j'étais soulagée car ma mère faisait de l'Alzheimer et faisait du diabète, alors pour elle c'était une libération car elle n'avait plus de qualité de vie. Entre temps je perdis mon emploi car il y a eu une fermeture. Là je me suis dit c'est assez les épreuves.

Le mois de mars, ma sœur bien-aimée apprend à son tour qu'elle a un cancer des intestins. Elle s'est fait enlever un bout d'intestin. À sa sortie de l'hôpital, je suis allée l'aider pour prendre soin d'elle. Elle était supposée savoir le 14 avril si elle aurait besoin de chimio. Mais le médecin croyait qu'elle n'en aurait pas.

Une semaine après, elle est devenue grand-maman d'une belle petite fille. Elle a pu s'en occuper une semaine. Le 12 avril 2005, mes trois sœurs et mon frère sont allés aux funérailles de la sœur de ma mère, et après le buffet ils sont repartis sur la route, et cinq minutes après, ils eurent un accident à Richmond. Le soir, ma nièce m'appela pour me dire que sa mère ou ma sœur a eu un accident et qu'elle était aux soins intensifs, et me demanda d'appeler mon frère et mes trois sœurs pour leur annoncer la nouvelle.

J'ai pris le téléphone et essayai des appeler et personne ne répondait. Alors je me suis dit qu'ils ont peut-être eu la nouvelle et se sont rendus à l'hôpital. Une quinzaine de minutes après, ça sonna à la porte, et j'ai vu que c'était des policiers, alors je me suis dit tiens ma sœur est décédée. Alors j'appelai mon mari car je ne voulais pas être seule pour apprendre la nouvelle. Là, les policiers m'annoncèrent qu'il y avait eu un accident familial à Richmond, et je croyais que c'était ma sœur qui était morte, mais le policier m'annonça que mon frère ainsi que ma sœur étaient décédés sur le coup. J'ai pensé devenir folle à force que je criais. Et mes deux autres sœurs étaient en arrière et ont été gravement atteintes et étaient aux soins intensifs toutes les deux. Je peux vous dire que c'est dur à avaler. Cela m'a pris un an à pouvoir fonctionner normalement. Mais je peux vous dire que l'accident, j'ai de la misère à l'oublier. Je peux vous dire que c'est dur à prendre quatre décès en l'espace de cinq mois.

Là j'ai été tranquille pendant cinq ans. Et en 2010, bien voilà que mon mari est tombé malade et a été à l'hôpital un mois et a été mal soigné. Une chance qu'il ne me l'a pas dit avant car ils auraient eu une plainte. Et là, on apprend qu'il a un cancer du poumon, le même que mon frère. Et il est décédé le 17 mai 2010. Je vous dit que ça fait beaucoup de deuils à faire mais j'ai tellement vu souffrir mon mari que c'est ça qui m'aide à passer au travers.

Je peux vous dire qu'on reçoit une force de je ne sais où mais j'ai eu la force d'accompagner mon mari jusqu'à la fin. Je n'aurais jamais cru pouvoir traverser tout ça.

Je peux vous dire une chose : si vous avez à traverser un deuil, vous aurez la force de passer au travers. Car je crois que nos défunts nous aident à passer au travers.

Danielle
Québec (Québec)

Il y a 25 ans, j’ai quitté mon village afin de m’établir dans la grande ville...