J’ai été aidante naturelle pour mes parents...

J’ai été aidante naturelle pendant 12 ans pour mon papa à la maison. Il est décédé en janvier 2013 subitement, 12 heures après son petit déjeuner comme tous les matins, mais en douceur, d'une insuffisance rénale.

Ensuite j’ai été aidante à la maison pour maman qui a commencé à ne plus être autonome du tout à peine un an après le décès de papa. Je l’ai amenée à Riviera Maya deux semaines et je l’ai poussée partout avec son fauteuil roulant. J’ai lavé ses vêtements, à cause de son incontinence mais tout ça a été merveilleux comme vacances. Au retour à Québec elle se dégradait et au CLSC ils ont décidé de l’installer dans un centre d’hébergement où elle était très bien et heureuse. Chaque jour ou presque j’allais lui rendre visite avant d’aller au travail. Elle était toujours tellement contente de me voir chaque fois et peu importe l’heure où j’arrivais.

En 10 mois sa santé s’est dégradée après avoir fait un 4e mini ACV qui a engendré une pneumonie par aspiration. Le 18 janvier, les soignants m’ont dit qu'elle est désormais en soins de confort dans son lit. Le 19 j’ai dormi là avec elle dans son mini lit d’hôpital, en lui tenant la main toute la nuit et à l’entendre râler à cause des sécrétions pulmonaires. Aux changements de position aux deux heures elle recevait une injection pour assécher les poumons pour un meilleur confort. Elle ne faisait que dormir depuis cette nuit-là et ne se réveillait plus. Le matin du 21 à mon réveil, on m’annonce que c’est les soins palliatifs et le même soir à 20 heures elle est partie. Je suis démolie mais j’essaye vraiment de me tenir debout pour essayer de supporter mes enfants et mon petit-fils. Finalement je crois que c’est eux qui me réconfortent le plus. Maman était devenue comme mon 3e enfant, dont je m’occupais chaque jour.

Elle me manque. Je suis en arrêt de travail pour 3 à 4 semaines. J’avance très lentement. Je ne me vois pas intégrer le travail le 17 janvier prochain. Je me sens évanouissante, faible, triste et angoissée. Il n'y aura plus de promenade en voiture tous les deux. Plus de câlins et je n’aurai plus son coup de fil chaque jour à 18h30 quand je suis au boulot. Chaque matin je passe devant le Centre qui est à côté de ma maison, je regarde la porte et sais que je ne la verrai plus de l’autre côté. C'est pénible. C'est irréversible. Je passe plusieurs jours sans aucune peine, ni pleurs, et subitement j’ai cette douleur dans le fond de ma gorge de chaque côté qui me serre et ça fait tellement mal, et là les larmes arrivent et là j’ai comme une période intense de chagrin. Je rêve à elle : elle était là en train d’essuyer de la caisse et elle chantait paisiblement. J’espère rêver encore à elle car ça me rapproche d’elle.

J’espère que leurs âmes sont réunies et qu’ils sont en paix. J’ai 60 ans et ce n’est jamais le moment de se séparer de ceux qu’on aime mais c’est pourtant la seule vraie réalité à laquelle nous devons tous faire face.

Nadine

Ma petite maman est partie