J'ai vécu une dizaine de deuils ces cinq dernières années ( mon grand-père paternel, trois tantes, une "marraine", deux ami, les maris de deux de mes cousines, le parrain de mon frère, ... ). Et, il y a près de vingt ans, j'ai perdu une de mes soeurs, tuée par un chauffard, trois semaines après, mon grand-père maternel, trois ans après, une amie d'enfance, puis, quelques années plus tard, un oncle, puis, ma grand-mère maternelle, à la suite de quoi, je suis tombée très malade ( je ne pouvais plus marcher ).
Depuis environ un an, je suis à nouveau mal : je ne me sens pas déprimée, je suis bien entourée et j'ai du goût à vivre, mais je présente des malaises ( spasmophilie, tétanie, colopathie ) assez régulièrement et cela m'empêche de poursuivre mon travail... Je fais donc à nouveau une thérapie ( j'en ai fait une pendant cinq ans il y a dix ans ). Mon psy semble dire que je parle du décès de ma soeur comme s'il s'était passé hier, avec une émotion extrêmement manifeste. Pourtant, je pense avoir fait le deuil, même si je suis toujours aussi révoltée devant les attitudes inconscientes des chauffards, si nombreux autour de moi, malgré leur faculté à présenter leurs condoléances lorsque l'on se trouve dans la peine. Tous ces gens qui prennent leur volant comme s'ils étaient rois sur terre, maîtres d'eux-mêmes et des autres qui sont en face, et cette indifférence de la société ( même s'il y a une petite évolution avec la peur du gendarme ).
D'autres personnes peuvent-elles ressentir la même chose que moi et la partager avec moi ? À chaque nouveau décès dans mon entourage, j'ai peur de tomber dans un gouffre, et avec moi, toute la famille a peur pour moi... se disant "comment va-t-elle s'en sortir ? Pourra-t-elle surmonter ce nouveau drame ? " Est-ce que je ne suis pas parvenue encore à passer les différentes étapes du deuil, contrairement à ce que je croyais ?
Merci pour cet espace de paroles...
Meryam
Dunkerque (France)