J'ai vécu le décès de mon fils de 18 ans...

J'ai vécu le décès de mon fils de 18 ans il y a près de 4 ans maintenant, tué par la foudre. J'ai trouvé cela très difficile à surmonter mais je crois avoir passé les étapes graduellement l'une après l'autre.     Nous étions en vacances en France Ginette et moi lorsque notre autre fils, l'aîné, nous a rejoint dans un gîte à Chambery. Cette fois-là, nous avions laissé les coordonnées des endroits que nous avions réservées du Québec et il a pu nous rejoindre le jour même du décès. Inutile de vous dire que le retour fut le jour le plus long de notre vie.

Le matin de notre première nuit au Québec, j'étais réveillé à 4 heures du matin et j'ai décidé d'écrire une lettre à mon fils décédé. J'ai ouvert mon ordinateur et dans cette lettre, j'ai mentionné que j'étais fier et heureux d'avoir déjà pu lui dire que je l'aimais et que je l'aimais encore. J'ai écrit également que je trouvais sa mort très douloureuse mais que je l'acceptais parce que j'avais la Foi et que je croyais que c'était le chemin que Dieu lui avait tracé. Cette dernière phrase m'a pris au moins une demie-heure à écrire : je cherchais mes lettres, mes mots et j'étais bloqué. Cependant, je crois sincèrement que ce fut le début de ma progression. À la fin de la lettre, je le remerciais d'être venu sur terre pour nous apporter sa bonne humeur, son sourire et sa joie de vivre, et je lui demandais de nous aider à surmonter cette difficile épreuve.

Durant l'été, nous avons vécu des moments très difficiles mais nous croyons que les points qui nous ont aidés le plus sont les suivants :

- nous n'avons jamais refusé de pleurer devant qui que ce soit

- nous n'avons jamais hésité d'en parler entre nous ou avec d'autres parce que nous étions convaincus que c'était cela qui nous libérait

- nous avons essayé de reprendre nos activités pour mettre les chances de notre côté en se changeant les idées

- nous avons supporté le plus possible notre autre fils qui lui perdait son seul frère

- nous avons essayé de trouver et de réaliser de nouveaux projets

Le temps contribue beaucoup à passer au travers. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus facile mais il nous arrive parfois d'avoir encore des baisses mais moins souvent. Le plus difficile à mon sens est de toujours nous pousser à trouver un sens à la vie pour la rendre la plus intéressante possible même en n'ayant plus notre fils, parce que nous savons qu'il ne reviendra jamais sur terre. Malgré tout cela, nous trouvons la vie super le « fun » et nous avons encore plein de projets à réaliser.

Je vous laisse sur cette phrase que nous avons vue à Limoges gravée sur de la porcelaine : « Le malheur de l'avoir perdu ne doit pas nous faire oublier le bonheur de l'avoir connu ».

Camil Duchesne
Granby (Québec)

J'ai été surprise du petit nombre de site qui parlent du deuil...