J'ai perdu mon petit William...

Aujourd'hui, ça fait trois mois que j'ai perdu mon petit William.     J'ai eu une grossesse difficile, pas du point de vue de la santé du bébé mais de la mienne. J'ai eu des nausées et des vomissements jusqu'à 8 mois, des chutes de pression à tout bout de champ (surtout au travail), des labyrinthites à répétition et des problèmes avec mon employeur. Je m'étais jurée que c'était ma dernière grossesse (j'ai une merveilleuse petite fille de 2 ans) parce que j'avais été trop malade. Par contre, tout le long de ma grossesse, le bébé était en pleine santé et mon gynécologue n'arrêtait pas de me dire que j'allais avoir un p'tit athlète car il avait un très bon cœur et bougeait beaucoup.

Le 26 octobre, deux semaines avant ma date prévue d'accouchement, les contractions ont commencé après mon rendez-vous de routine chez mon gynécologue. Dans l'espace d'une demi-heure j'étais rendue aux deux minutes. On s'est donc rendus à l'hôpital de Chicoutimi. En arrivant, ils ont crevé mes eaux et se sont rendus compte qu'il y avait du méconium dedans. Ils m'ont dit qu'il n'y avait pas de problème avec ça et que ça arrivait souvent. Deux heures plus tard je donnais naissance à mon petit William.

C'est à ce moment-là que ma vie a tourné au cauchemar. Quand il me l'ont mis sur le ventre, il était tout rose et beau comme un cœur. Mais quelques secondes plus tard, quand j'ai voulu le prendre dans mes bras, il est devenu tout bleu en essayant de lancer son premier cri. J'ai crié à mon chum et au médecin que ça n'allait pas du tout, que ce n'était pas normal. Ils se sont dépêchés de l'intuber, il est tomber en arrêt respiratoire et son cœur à arrêté quelques minutes. Ils ont réussi à le réanimer. Son cœur s'est remis à battre par lui-même et on le faisait respirer à l'aide d'un respirateur. Je ne pouvais pas m'en approcher, ni le toucher (ils étaient en train de me coudre).

Je pleurais et je criais pour qu'ils me disent ce qui se passait. Le personnel me disait que tout allait être correct, qu'il resterait intubé une journée ou deux mais qu'il n'y avait aucun danger qu'il meure.

Lorsqu'ils m'ont transférée dans ma chambre, ils me l'ont montré de loin (il y avait sept ou huit médecins autour de lui), il commençait à redevenir rose. Ils m'ont amenée à ma chambre, mais je pleurais beaucoup et je voulais savoir comment il allait.

L'infirmière, pour me rassurer, m'a amenée à la pouponnière, il y avait encore beaucoup de monde autour de lui. Mais comme ils m'ont vue entrer, le médecin en chef a crié de me faire sortir, que ça n'allait pas bien du tout. Je criais, je hurlais, je voulais savoir ce qui se passait. Si tu savais comme j'ai tellement prié et supplié Dieu de le laisser vivre...

Une quinzaine de minutes plus tard, le médecin est venu nous annoncer qu'ils n'avaient pas réussi à le réanimer, qu'il avait avalé trop de méconium et que ses petits poumons avaient éclaté à force de le réanimer. Je voulais mourir, je criais, j'étouffais, je ne voulais pas le croire. Il a vécu 4 heures.

Lorsqu'ils me l'ont redonné, il était décédé. Je l'ai bercé et depuis ce jour je suis inconsolable. Il me manque, je voudrais tellement qu'il soit avec moi.

S.V.P. aidez-moi, je veux m'en sortir, je veux reprendre goût à la vie. J'ai une petite fille qui a besoin de moi.

Annie
Jonquière (Québec)

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