J'ai lu, ce soir, des témoignages qui m'ont émue...

J'ai lu, ce soir, des témoignages qui m'ont émue. Peut-être que c'est une façon « d'exorciser » la douleur, même si elle est moins intense avec le temps.

Je voudrais dire toute ma sympathie à tous ceux, comme vous, comme moi, qui ont souffert, qui ont senti, un jour, que la vie ne sera plus jamais comme avant.

Je sais pour l'avoir lu que beaucoup de gens ont envoyé des témoignages de sympathie, d'amitié et d'amour et j'ai envie d'en faire autant.

J'ai envie de vous dire que l'échange et le partage m'ont beaucoup aidée.

J'ai perdu mon père, il y a 13 ans, mon frère Marc, de un an de plus que moi, s'est suicidé, il y a 10 ans, à l'âge de 37 ans, le père de ma fille m'a quittée, il y a 5 ans, mon « petit frère » Pascal, est mort, il y a 3 ans, à l'âge de 40 ans (j'avais trois frères, il ne m'en reste plus qu'un).

C'est grâce à l'amour de mon « petit frère » Pascal que j'ai pu survivre à cette succession de deuils, car, même « parti », je sais qu'il veille sur moi.

Ma fille avait 4 ans à la mort de mon père, 7 à la mort de Marc, 12 ans au départ de son père (qu'elle voit de façon régulière) et 14 ans à la mort de Pascal.

C'est surtout pour elle que je vous écris ce soir, pour vous dire que je l'ai un peu négligée pendant que j'étais dans ma douleur. Après le suicide de Marc, je me suis isolée et je ne pensais pas que ma fille pouvait souffrir. Elle m'a dit, quelques années plus tard, que je n'avais pas été seule à souffrir et qu'il était temps que je pense aussi à elle. Elle m'a secouée, en quelque sorte, et j'ai réalisé que j'avais été égoïste.

Je savais que ma mère et mes frères avait du mal à survivre, nous en parlions, mais, je n'imaginais pas que ma fille avait souffert.

Aujourd'hui, nous parlons très facilement de Pascal ou de mon père, nous rions, même, de certains souvenirs. De Marc, c'est plus difficile. Pour ma part, je vis son suicide comme un abandon, mais je m'efforce d'être à l'écoute de ma fille. Et puis, surtout, je croque la vie, car je sais qu'elle est fragile et précieuse et j'en savoure tous les instants.

Je souhaite à tous beaucoup de courage et je remercie tous ces témoignages pleins d'espoir et d'amour.

Maryse
Maisons-Alfort (France)

Je m'appelle Sandrine, j'ai 26 ans...