J'ai accouché le 1er avril dernier d'une merveilleuse petite fille...

J'ai accouché le 1er avril dernier d'une merveilleuse petite fille, Aubane. Mon petit ange est décédé dans mes bras le 3 avril à 3 h 50 du matin. Elle souffrait d'une hernie diaphragmatique.     Ma grossesse (ma première grossesse) s'est très bien passée, Aubane était très dynamique. L'accouchement s'est également bien passé. Je n'oublierai jamais le moment où on m'a mis Aubane sur le ventre. Je la voyais enfin après neuf mois d'attente et d'impatience. Elle était si belle, toute rose et si fragile. J'étais si heureuse et si fière de mon bébé.

Mais très vite, le rêve s'est transformé en cauchemar. Aubane n'arrivait pas à respirer. Les sages-femmes l'ont emmenée de suite, et peu de temps après, on nous a dit qu'il s'agissait probablement d'une hernie diaphragmatique, c'est-à-dire une malformation du diaphragme qui avait engendré la montée des organes abdominaux dans la cage thoracique. Une intervention chirurgicale était nécessaire. Nous avons donc été transférés vers un centre hospitalier plus important. Pas une seconde nous avons pensé qu'elle ne pourrait pas être sauvée ; nous étions bouleversés mais nous gardions confiance.

Là-bas, le diagnostic nous a été confirmé. Pour pouvoir l'opérer, son état devait d'abord se stabiliser. L'espoir était là. Je crois que je n'ai jamais autant prié et espéré de toute ma vie. Mais dans la soirée du 2 avril, les médecins nous ont expliqué que son cœur était très fatigué et qu'Aubane allait inévitablement nous quitter. Dans la nuit du 2 au 3 avril, son petit cœur s'est arrêté de battre pour toujours. C'était la première fois que je tenais ma fille dans mes bras.

Je ne sais que dire, tout s'est écroulé autour de nous. Tous nos projets se sont envolés. Nous devons apprendre à continuer de vivre sans elle, mais c'est si dur et cela fait si mal... Par moments, cela me paraît insurmontable. Je me sens si vide et tellement en colère. Une vie à trois devait commencer et... Elle ne demandait qu'à vivre, et cela pour notre plus grand bonheur.

Sait-elle à quel point son papa et sa maman sont fiers d'elle et à quel point ils l'aiment ? Je l'espère du fond du cœur. Je t'aime mon petit ange...

Béatrice
Quimper (France)

Papa, depuis que tu es parti...