J'ai 27 ans. J'ai perdu mon père le 13 avril 2005...

J'ai 27 ans. J'ai perdu mon père le 13 avril 2005. Entré à l'hôpital pour des maux de tête le 9 février 2005, il n'en est jamais sorti. Mon père est décédé d'un cancer au cerveau à 54 ans.

On ne profite jamais des gens qu'on aime. Mon père ne saura jamais qu'il est passé à deux doigts de devenir grand-père. Mon père ne saura jamais que je lui ai pardonné tout ce qu'il a pu faire ou ne pas faire. Il ne saura jamais comment je l'aimais malgré tout.

Combien de fois on s'est querellé, combien de fois j'ai eu honte ou j'ai pleuré à cause de lui. Mais combien de fois est-ce que j'étais fière de mon père, combien de fois j'étais touchée de sa générosité.

Mon père me manque. Je n'ai pas assez profité du temps que j'avais avec lui. Je n'ai pas eu le temps de lui dire combien je l'aimais. Et pourtant...

Mon amour était partagé entre ma mère et mon père. Étant enfant unique, je ne peux partager ma peine avec ma mère, ayant trop peur de la faire souffrir d'avantage.

Aujourd'hui, je me suis jetée tête baissée dans le règlement de la succession, dans le remboursement de ses dettes, dans mon travail. Je n'ai pas réussi à faire mon deuil. Je pleure encore, mais je n'ai personne pour comprendre ce que peut être la perte d'un être cher. Je survole la réalité sans prendre le temps de m'y percher.

Peut-être que le temps atténue la tristesse ? Peut-être que le fait d'imaginer mon père comme un ange-gardien qui sera là toute ma vie m'aidera-t-il ?

Il faut profiter de nos proches. Il ne faut pas attendre qu'il soit trop tard. Vaut mieux avoir des regrets que des remords.

Marie-Christine
Lévis (Québec)

Sophia,....ma fille s'appelait Sophia...