Il était une fois... Tous les contes de fées commencent ainsi, et nous tiennent en haleine jusqu'à la fin de l'histoire. Je voudrais aussi commencer la mienne de cette façon.* * *
Il était une fois, un jeune berger et sa bergère qui vécurent dans une petite maison sur la colline, entourés de l'amour d'une adorable petite fille. Mais comme toutes les petites filles, elle grandit trop vite et voulut voler de ses propres ailes.
Le berger et la bergère s'ennuyaient un peu, jusqu'à un froid matin de mars, où leurs yeux éblouis virent apparaître deux petits lutins ayant traversé les montagnes enchantées. Émerveillés, ils se penchèrent sur ces petits êtres, se demandant de quelle fée leur venait cette chevelure de jais, ces yeux empruntés à la pureté du glacier, qui brillaient tels des diamants.
Le lutin frêle et le lutin dodu remplirent la maison de bonheur, tissant une toile d'amour autour de toute la famille et de leurs amis. La maison entière résonnait de leurs cris, et le berger et la bergère n'eurent plus jamais l'occasion de s'ennuyer.
Épris de hauteur et de liberté, les lutins firent de nombreuses escapades dans la montagne. Mais un jour, le lutin frêle rencontra un méchant gnome qui le piqua, et le priva de toutes ses capacités physiques. Le petit lutin se battit très fort, pour pouvoir à nouveau escalader ses chères montagnes, et bientôt cet épisode ne fut plus qu'un mauvais souvenir.
Jusqu'à ce triste soir d'octobre, où le lutin frêle traversa la montagne sans retour. La petite maison sur la colline devint très silencieuse. Seul résonnait le bruit horrible du temps passé sans lui. Le lutin dodu se mit à errer comme une âme en peine. La grande fille eut beaucoup de mal à contenir son chagrin.
Le berger et la bergère, très tristes, se dirent qu'un jour viendra, où une étoile plus belle, plus grande et plus lumineuse que les autres, leur fera un signe. Ils prendront leurs bâtons usés par les longues marches, et tous les animaux de la montagne les accompagneront dans la traversée des monts sans retour. Le lutin frêle les accueillera de l'autre côté, dans un monde magnifique où plus rien ne pourra les séparer.
* * *
À toi, mon Jérémy, éperdu d'espace et de hauteur, j'espère que tu l'as réalisé, ton rêve , de planter ton drapeau sur la plus haute cime.
Je t'aime.
Ta maman
Marie-France
(France)