Huit mois que mon Amour s'en est allé brutalement, en 1 heure, infarctus, sans signes annonciateurs. Nous étions si fusionnels, jamais l'un sans l'autre, nous nous adorions même au bout de 52 ans de vie commune.
Nous nous étions promis de partir ensemble, mais voilà, tu as lâché ma main en me laissant seule, désespérément seule. Je suis perdue, désemparée, j'ai mal, tellement mal. Cette souffrance me ronge, j'ai peur, j'ai froid, je ne vis plus, je survis. À 74 ans, je n'ai plus le goût de vivre, je n'ai pas d'avenir. Pas de famille, pas d'amis, nous nous suffisions tellement à nous-même que nous n'en n'éprouvions pas le besoin. Les voisins s'intéressent à vous au début et puis plus rien.
Le téléphone est muet, des jours et des jours sans parler, à me poser tant et tant de questions. Mais que mon Amour me manque ! Je vis dans la pénombre, ne sors plus, l’idée d'aller dehors m'affole. J’ai perdu le goût de vivre et je n'ai qu'une obsession : rejoindre mon mari. Je sais au fond de moi que j’en finirai avec cette vie si cruelle.
Je veux te revoir mon amour, t'entendre encore et encore. Je sombre de jour en jour.
Excusez ce long monologue, je sais bien que je ne suis pas la seule dans ce cas mais il y a tant de peine, de colère, de haine et de souffrance en moi.
Jocelyne
(France)