Ma maman nous a quittés il y a un an, le 13 octobre 2018, à 76 ans et 6 mois. Je lui ai tenu la main toute la nuit. Je suis restée avec elle car je savais... Ma sœur n'a pas voulu rester. Je suis donc restée seule avec elle, à pleurer toutes les larmes de mon corps, car je voyais la vie s'en aller. Je n'arrivais plus à respirer, comme maintenant où j'écris ces quelques mots. Aujourd'hui, un an après, la douleur me submerge, me dévaste et je reste sans force. Mes yeux sont vides. Je vivais loin de ma mère et elle m'a attendue pour partir. Je suis arrivée un mercredi, elle a commencé à partir le jeudi pour finalement s'éteindre le samedi matin à 8h30.
J'ai eu 53 ans la semaine dernière et je me sens comme une enfant orpheline alors que je suis adulte. Comment peut-on vivre sans sa mère ? Celle qui m'a construite, m'a guidée tout au long de ma vie n'est plus. Celle qui a travaillé toute sa vie et qui n'a profité de rien n'est plus. Mon chagrin demeure intact, rien n'est altéré. Ma maman était ma force, mon équilibre. Quand j'étais d'humeur morose, il me suffisait de l'appeler et tout le tumulte s'évacuait, la lumière revenait. Je ne sais pas vivre sans ma mère. Je ne peux pas vivre sans ma mère. Je me sens si désespérément orpheline, si désespérément seule, si désespérément déboussolée, si désespérément désorientée, complètement abandonnée.
Ma seule consolation, c'est qu'elle ne souffre plus, car la pire des douleurs, c'est de voir sa mère souffrir, et être impuissante. Stade 5 l'année dernière et cette saleté de maladie de brin a eu raison d'elle. Elle si forte, s'est battue comme une lionne, mais le combat était inégal et cette traîtresse de maladie de brin l'a emportée. Elle est restée fière et digne jusqu'à la fin, mais elle ne souffre plus maintenant.
Sa souffrance, je l'ai prise, je la porte, je l'ai gardée. Je ne comprends plus ce qui se passe aujourd'hui autour de moi ; tout va vite, trop vite, je suis dépassée. Les gens sont brusques et moi je suis si fatiguée. Je n'arrive plus à dormir, alors mon cerveau se délite tout doucement. On me dit qu'il faut continuer, mais au nom de quoi, et pourquoi ?
Daniëllà
(France)