Cela fait 4 ans que la mort est entrée dans ma vie et qu'elle emporte un à un les membres de ma famille.
Tout a commencé il y a quatre ans avec mon grand-père, j'avais 21 ans et je n'avais jamais perdu quelqu'un auparavant. Je ne lui avais jamais dit à quel point je l'aimais... J'ai mis des mois à retrouver le sommeil, jusqu'à ce que je rencontre l'homme de ma vie avec qui j'ai décidé de me marier, c'était en septembre 2003.
Mon arrière-grand-mère m'a vue en mariée, c'était pour moi le plus important. C'est elle qui m'avait élevée, elle que je considérais comme ma mère, je vivais une relation fusionnelle avec elle, mais la vie me l'a enlevée il y a un an. C'était le 3 février 2003, elle avait 94 ans, elle était en pleine santé, mais tout a basculé ce soir là, je n'y étais pas préparée à cette mort, je l'ai accompagnée à la clinique et le médecin n'a même pas attendu qu'elle décède pour me le dire : « la médecine ne fait pas de miracle ». Je ne ferai aucun commentaire sur cette manière odieuse d'annoncer le départ de la personne que vous aimez le plus. Je pense que ce jour là, j'ai tout perdu.
Le jour de son enterrement, j'ai appris que ma mère avait un cancer, je me disais qu'à 46 ans, elle allait guérir, que malgré tout elle était en vie et c'était une chance que ma grand-mère n'avait plus. Je n'ai jamais vécu avec ma mère, on se voyait le week-end et quelques fois pour les vacances, mais j'ai décidé de l'accompagner dans sa guérison. Malgré la souffrance que j'avais par rapport à la mort de mamie, je voulais pas perdre quelqu'un de plus, je voulais juste construire quelque chose avec ma mère, lui donner une chance. Cette chance, la vie ne lui a pas donnée, elle est morte le 14 janvier 2004...
La seule peur que j'ai désormais, c'est de perdre mon père, mon mari, mon frère ou mon autre grand-mère. Paradoxalement, je recommence à vivre, je profite de ma vie de jeune mariée, et commence à faire des projets.
Cathy
Paris (France)