Ce matin du 29 août 1994, tu es partie comme ça...

Ce matin du 29 août 1994, tu es partie comme ça, brutalement. Cette année cela fera huit ans que tu es partie : j'avais 11 ans et toi tu allais avoir seulement 37 ans. Tu me manques beaucoup maman.     J'aurai voulu mourir avec toi ce matin-là en te trouvant et c'est seulement à ce moment-là que j'ai découvert ce que signifie la mort que je ne connaissais pas, et pourtant je l'ai compris tout de suite.

Tu ne devais être heureuse que pour nous, tes enfants, car tu as sacrifié ta vie pour nous offrir amour et un foyer. Je ne pourrai l'oublier car, même encore aujourd'hui, malgré la douleur que je ressens encore, je me souviens de l'amour dont tu m'as entourée.

Tu m'as protégée mais quand tu es partie plus personne n'était là et j'ai dû y faire face, moi une gamine de 11 ans. J'en ai voulu au monde entier, à Dieu et à toi. Je culpabilise encore maintenant car je me suis toujours dite que j'aurais pu faire quelque chose pour te sauver. Si seulement tu étais encore là. À cause de tout ça, la famille a encore plus sombré et plus rien ne sera pareil.

J'avais tant de choses encore à apprendre de toi et je t'aime et t'aimerai toujours. Mais ce qui m'a fait le plus mal aussi, c'est de ne pas avoir pu te dire au revoir à ton enterrement, auquel je voulais assister mais personne n'a voulu, pour me protéger. Mais moi je voulais te dire un dernier adieu.

Aujourd'hui, en plus de ton absence, j'ai un manque en moi. Je me suis construite une nouvelle vie, j'ai un copain formidable et un petit garçon de deux mois et demi que, hélas, tu ne connaîtras jamais. Ça me fait du mal car il aurait vu quelle mamie superbe tu aurais faite.

Maman, tu resteras à tout jamais gravée dans mon cœur. Je t'aime.

Jenny
Audun-le-Tiche (France)

Mon fils, mon amour...