Après 24 ans et 7 mois de mariage, le 3 avril dernier, à mon retour du travail, je suis entré dans la maison où il y avait une odeur insupportable de monoxyde de carbone et c'est à ce moment que j'ai entendu la voiture en marche dans le garage. Je n'osais le croire. Je me suis précipité à l'intérieur du garage où j'ai aperçu mon épouse la tête appuyée sur le volant. J'ai ouvert la porte et je me suis penché pour arrêter le moteur et j'ai vu son visage. Je n'oublierai jamais. Nous avons perdu notre fils à la naissance, dû à une hémorragie quand les eaux ont crevé et parce qu'il n'y avait pas de médecin sur place pour pratiquer une césarienne. Notre enfant aurait aujourd'hui 18 ans.
Vint ensuite, à intervalles réguliers de 2 ans, le décès de mon père, celui de ma jeune sœur, ensuite la mère de ma femme et finalement, il y a 5 ans, son père s'est jeté devant le train.
Elle a dû s'occuper de la succession car elle était une personne très intelligente et la seule des 11 enfants à pouvoir le faire. Et comme remerciement pour toutes les heures d'ouvrage et les déplacements qu'elle a dû effectuer, trois de ses sœurs, qui ont toujours été jalouses d'elle, ont dit qu'elle s'était mis de l'argent dans ses poches. Ces mêmes personnes me donnent aujourd'hui le même genre de misère, alors que j'ai un énorme besoin de support et d'affection.
Nous avons toujours travaillé tous les deux, nous aimions demeurer à la maison et ne sortions presque jamais. Alors les Fêtes cette année vont être les plus tristes que j'ai eues à passer.
J'aimerais sincèrement pouvoir dormir, dormir pour toute la période. Qu'ai-je fait, était-ce ma faute ? Certains jours ça va, d'autres je ne peux arrêter de pleurer et je voudrais être mort. Mais je n'ai pas assez de courage pour le faire.
Yvan
Saint-Lazarre (Québec)