À mon mari chéri, Voici bientôt 7 mois que cette terrible maladie t'a emporté...

À mon mari chéri,

Voici bientôt 7 mois que cette terrible maladie t'a emporté pour toujours loin de moi et des enfants, et je n'arrive pas à m'habituer à ton absence. Chaque jour que Dieu fait, je lui demande de m'aider à faire que cette souffrance me soit plus supportable ! Et puis chaque jour, tu vois, je me sens coupable d'être vivante alors que toi, tu as quitté cette terre. Pourtant, je crois que je me serais battue jusqu'au bout à tes côtés pour essayer de te donner la force de t'en sortir et peut-être de guérir. Mais non, c'est la maladie qui a gagné !

Alors maintenant, tu vois, je me sens abandonnée après toutes ces années passées ensemble et tous ces moments de bonheur partagés ! C'est vrai, nous avons, comme tous les couples, traversé des périodes de doute, de difficultés à se comprendre. Et peut-être ai-je été un peu dure avec toi parce qu'il me semblait que ton travail t'éloignait trop souvent de moi et de notre famille. Mais ton travail, c'était tout pour toi et cela, j'avais du mal à l'admettre ! Je me sentais frustrée et peut-être aussi jalouse du temps que tu y consacrais.

Et puis, quelques temps avant que ta maladie ne se déclare vraiment, tu m'avais dit que tu avais un secret et je t'en avais vraiment voulu de me le cacher ! Et puis tu es parti si vite après, emportant ton secret. Alors, maintenant que tu n'es plus là, je me demande tous les jours pourquoi me cachais-tu quelque chose alors que tu avais toute ma confiance, et ceci est très dur pour moi, car je peux tout imaginer...  Et je me dis que ce secret, c'est peut-être une blessure profonde qui te rongeait et que tu ne voulais pas m'avouer et qui a fini par t'entraîner vers une fin prématurément...

Si je trouve en moi la force de garder la tête haute, d'aller tous les jours au travail, c'est surtout pour les enfants que nous avons eus ensemble et à qui tu manques cruellement, tu sais. Moi je garderai toujours de toi le souvenir de l'homme qui m'avait séduite un soir de bal et dont j'étais follement amoureuse, même si après 32 ans de vie commune, les sentiments s'étaient un peu élimés, surtout pour toi me semble-t-il ? Tu avais l'air souvent ailleurs, muré dans tes pensées, insondable...

J'espère que là où tu es, tu n'es plus tourmenté. Aide-moi, je t'en prie, et puis je te demande pardon si je t'ai fait souffrir. Je ne t'oublierai jamais.

Ta petite femme éplorée.

Élizabeth
Landes (France)

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