Lorsque la mort est subite

« Il est parti de sa belle mort ». Voilà une expression que nous utilisons parfois pour désigner une mort douce, au bout de l’âge. La plupart du temps, son caractère prévisible la rend moins pénible à vivre pour ceux qui restent. Mais personne ne parle de belle mort quand elle implique une noyade, un accident, un suicide, un incendie, etc. Autant de drames qui emportent trop tôt et trop brutalement les gens que nous aimons.

Suite à une mort violente, l’entourage a un rôle important à jouer pour soutenir, guider, aider ou être présent tout simplement. Cette présence est d’autant plus importante que la mort violente suscite des deuils particuliers, si difficiles.

La mort violente est foudroyante. Elle frappe tel un ouragan que rien ne laisse présager. Le caractère absurde de ce drame plonge les proches de la victime dans un état de colère, d’injustice et d’inachevé. Il est d’ailleurs plus juste de parler de « reconnaître » que d’« accepter » lorsqu’on fait référence à une telle tragédie.

Dans la tête des endeuillés, les questions se bousculent : Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? A-t-elle senti sa mort venir ? Est-elle morte sur le coup ? Autant d’interrogations, d’autant plus douloureuses qu’elles demeurent sans réponse.

La brutalité des adieux

Lorsqu’on accompagne un proche atteint d’une grave maladie, le caractère prévisible de sa mort nous prépare à vivre un deuil. Le choc du décès n’en est pas moins ébranlant, mais il est en quelque sorte amorti.

La mort brutale ne laisse pour sa part aucune possibilité de préparation, qu’elle soit psychologique ou matérielle. On n’a souvent jamais discuté avec le défunt de ses dernières volontés, ce qui rend les formalités entourant le décès encore plus difficiles à affronter. Alors qu’on est en état de choc, qu’on a du mal à admettre que la terre puisse continuer de tourner, organiser des obsèques devient extrêmement déchirant.

Il est bouleversant de réaliser qu’on n’a pas eu le temps de dire adieu à l’être cher, ou encore de régler certains conflits qui existaient peut-être dans notre relation avec lui ; cette quantité possible de choses en suspens risque de rendre le chemin du deuil plus long et parfois plus difficile à traverser. Un deuil soudain entraîne beaucoup de non-dit, de non fini et de non réglé qui sont lourds à porter. Certaines personnes ne se pardonnent pas de n’avoir pas dit à l’être disparu à quel point elles l’aimaient.

L'exercice, ça fait du bien au moral!