Quand la vie nous confronte à la perte d’un être cher, le chagrin s’installe dans le cœur de l’homme tout autant que dans celui de la femme. Un chagrin qui, toutefois, s’exprime différemment. De façon générale, l’homme préférera vivre seul, sans témoins, ses moments d’émotions qui le chavirent afin de ne pas montrer sa vulnérabilité. Une vulnérabilité qui le déconcerte et avec laquelle, souvent, il a peine à composer.
De prime abord, une émotion faite de tristesse met l’homme mal à l’aise, et quand c’est la sienne, il sait encore moins comment l’aborder, d’où le réflexe de la refouler. Comportement qui, de toute évidence, n’offre aucune possibilité de se libérer d’une souffrance à certains moments insoutenable, mais qui explique que, parfois, l’homme puisse envisager le recours à certains excès… pour oublier son mal de vivre.
L’action comme exutoire
Afin de ne pas risquer de perdre le contrôle dans cet inconnu émotif, l’homme préférera donc nettement s’épuiser dans l’action. En soi, l’action est très bénéfique pour l’homme en deuil. Mais quand l’action prend des allures d’obsession, il en va de la santé mentale et physique de l’endeuillé. Et comme la souffrance liée au deuil est déjà épuisante sous bien des facettes, il est préférable de gérer le temps alloué au travail ou à toute autre activité en s’aménageant des périodes de repos, et non de fuir la réalité par de l’activisme.
Le silence comme refuge
De nombreux hommes ont besoin de vivre leur deuil seul et en silence. Ils trouvent dans la solitude l’espace qui leur convient pour s’abandonner au chagrin et exprimer ce qu’ils ressentent. Cet aspect, plus spécifique à l’homme, n’est pas toujours bien compris de son entourage féminin. Trop souvent, malheureusement, le fait de se taire et de ne rien laisser paraître donne une impression d’insensibilité. Bien que le silence ne soit pas la réaction idéale en période de deuil, forcer la parole n’est guère la chose à faire. Cela ajoute une pression supplémentaire à celui qui déjà, traverse une épreuve difficile, et qui aimerait bien ne pas être obligé de prouver en plus qu’il a, lui aussi, un cœur meurtri.
Il est important de savoir que le travail de deuil peut se faire même quand on ne partage pas ce que l’on ressent avec ses proches. Toutefois, il est souhaitable de ne pas se couper de son entourage et d’apprendre à dire ses besoins.
L’homme trouvera dans la solidarité masculine, faite de pudeur, un certain réconfort. Parfois, quelques mots échangés entre hommes dans un contexte de loisirs peuvent l’aider à faire un pas de plus dans l’évolution de son deuil. Avoir une source de soutien ne peut qu’être bénéfique, même à celui qui croit pouvoir s’en sortir seul.