Chaîne de vie - Un projet éducatif sur le don d’organes

Le don d’organes et de tissus touche les gens de tout âge. Bien que la majorité des Québécois se dit favorable au don d’organes, beaucoup de dons potentiels ne se réalisent pas, souvent parce que la famille ne connaît pas les volontés de la personne décédée. Signer sa carte d’assurance maladie ou s’inscrire au registre des consentements de la RAMQ est un premier geste, mais il ne suffit pas. Car au moment du décès d’un être cher, c’est la famille qui a le dernier mot. 

En ce moment, il y a une pénurie d’organes au Québec, car les donneurs potentiels sont très rares. Environ 1 % des décès à l’hôpital correspondent aux critères médicaux et légaux qui entourent le don d’organes et de tissus. C’est pourquoi chaque consentement compte. 

Alors il faut en parler! C’est ce que fait Chaîne de vie par un projetà caractère éducatif qui vise à sensibiliser les jeunes de 15-16 ans au don d’organes et de tissus, durant leur cours d’anglais de quatrième secondaire. Ainsi, il devient possible de développer des compétences et des connaissances en anglais tout en abordant un sujet social d’actualité. 

Ce projet à caractère unique et intergénérationnel réunit les secteurs de la santé et de l’éducation pour ultimement sauver des vies. Les valeurs humaines qui y sont véhiculées incitent les jeunes à se responsabiliser en posant des actions concrètes qui démontrent un engagement à la vie de leur communauté. Les élèves sont également amenés à prendre conscience de la valeur inestimable d’un corps en santé. 

Toute l’information est fournie afin d’amener l’élève à réfléchir et à forger sa propre opinion. Le but n’est pas de convaincre, mais de sensibiliser et d’informer les élèves afin qu’ils puissent prendre une décision personnelle éclairée et en parler avec leur famille. 

Dès lors, ils pourront faire partie d’une grande chaîne formée de personnes qui ont partagé avec leurs proches leur décision personnelle sur le don d’organes. Si un décès survenait, le fait d’avoir exprimé ses volontés sur le sujet aidera la famille proche à se délester d’un certain poids lié à ce genre de décision.  

Une histoire inspirante 

Chaîne de vie, c’est l’aboutissement de plus de 7 ans de travail. C’est une affaire de passion et de persévérance qui captive le cœur de tous ceux qui connaissent le projet. Aujourd’hui, plus de 150 enseignants et 5 000 jeunes partout au Québec ont participé à la démarche. Selon les enseignants, le sujet vient chercher ce qu’il y a de meilleur chez les jeunes, parce qu’au cœur de cette unité pédagogique, on parle de belles valeurs comme la générosité, l’altruisme, l’engagement social, et surtout le respect de la vie. 

Tout a commencé lorsqu’un jeune Ontarien en attente d’un foie a livré un témoignage devant une classe d’anglais. Il parcourait le pays lors d’une campagne de sensibilisation sur la rareté du don d’organes. Une élève fut particulièrement touchée par son témoignage, à un point tel que deux ans plus tard, alors qu’un concours est lancé à travers le Canada pour trouver une façon de sensibiliser les jeunes, Josiane Sirois exprime à son professeur le désir de créer un site web sur le sujet. Une graine venait d’être semée, et l’enseignante, Lucie Dumont, a pris les choses en main. 

Plusieurs histoires touchantes viennent alimenter le projet. Notamment celle de Vincent, décédé dans un accident d’escalade, forçant ses parents à prendre la difficile décision de donner ou non ses organes sans connaître ses volontés. 

Puis, est venue s’ajouter l’histoire de Stéphanie, une jeune participante décédée dans un accident d’auto deux semaines après avoir parlé du don d’organes avec sa mère. Grâce à Chaîne de vie, les parents, encore sous le choc de ce destin tragique, se sont souvenus des volontés de leur fille... et quatre vies ont été sauvées. 

Cet événement vient non seulement confirmer la pertinence du projet, mais aussi démontrer comment le dialogue en famille facilite la décision et procure un peu de réconfort dans le deuil des parents, car pour eux, Stéphanie ne sera pas morte pour rien. 

Lucie Dumont

Professeure d’anglais au secondaire depuis plus de 20 ans, Lucie Dumont a mérité le Prix du mérite en enseignement au Québec en 2009. Depuis 8 ans, elle sensibilise les jeunes au don d’organes. Elle a fondé Chaîne de vie et en coordonne les activités. Pour plus d’informations : chainedevie.org 

Ensemble, déplaçons des montagnes… grimpons pour la vie!
Défi Chaîne de vie

Le Défi Chaîne de vie est une campagne de financement visant à appuyer la mission éducative du projet dans toutes les écoles secondaires du Québec. Chaque inscription s’accompagne d’un don de 20 $. 

Le Défi vise à :

  • encourager un style de vie actif pour garder un corps en santé;
  • souligner la valeur inestimable de ses organes;
  • faire un événement porteur d’espoir pour les gens en attente d’une transplantation.

La population est donc invitée à poser un geste concret pour célébrer la vie : grimper une montagne à pied, à vélo, en escalade... ou tout simplement monter des escaliers à pied ou à la course. L’essentiel, c’est de bouger! Les participants sont invités à prendre une photo d’eux avec le drapeau du Défi et de la partager sur la page Facebook du Défi.

À propos du don d’organes1

Peut-on faire un don d’organes et de tissus si on a des problèmes de santé? Tout le monde peut être considéré comme un donneur potentiel, peu importe son âge, son état de santé ou son orientation sexuelle. C’est plutôt la qualité des organes qui est déterminante, et l’évaluation se fait par l’équipe médicale au moment opportun. 

Les causes les plus susceptibles de conduire à un don d’organes sont les AVC, les traumatismes crâniens, les anoxies cérébrales consécutives à une pendaison ou à une noyade, et certaines tumeurs cérébrales.

Les organes que l’on peut transplanter sont les reins, le cœur, les poumons, le foie, le pancréas et les intestins. Les principaux tissus greffés sont les os, la peau, les valves cardiaques, les veines, les tendons, les ligaments et les tissus oculaires, dont la cornée. L’attribution des organes est basée sur différents facteurs, dont le groupe sanguin, la compatibilité des tissus, le poids, la taille, l’urgence et la date d’inscription sur la liste d’attente.

Aucuns frais ne sont liés au don d’organes; cependant, le transport du corps vers le salon funéraire est assumé par la famille. Rassurez-vous, le donneur pourra être exposé, car les équipes spécialisées qui effectuent le prélèvement veillent à ce que l’apparence de la personne n’en soit pas affectée.

L’identité du donneur n’est pas dévoilée et il en est de même pour celle du receveur. Mais une communication est possible entre la famille du donneur et le receveur par l’entremise de Transplant Québec, à la condition que les deux parties acceptent.

Vous pouvez signifier votre consentement au don d’organes de trois façons :

  • en apposant l’autocollant signé au dos de la carte d’assurance-maladie;
  • en signant le formulaire Consentement au don d’organes et de tissus, de la Régie de l’assurance maladie;
  • en inscrivant votre consentement au Registre des consentements au don d’organes et de tissus de la Chambre des notaires du Québec.

En quelques chiffres

  • Une seule personne peut sauver jusqu’à huit vies en donnant ses organes à son décès et améliorer la qualité de vie de 20 autres personnes par le don de tissus.
  • Neuf personnes sur dix se disent favorables au don d’organes, mais seulement une sur deux a fait connaître sa décision.
  • En moyenne, quelque 400 personnes bénéficient d’une transplantation au Québec chaque année. En 2014, il y a eu 154 donneurs.
  • Il n’y a pas d’âge limite pour le don d’organes : au Québec, le donneur le plus jeune avait 48 heures et le plus âgé avait 88 ans. L’âge moyen des donneurs est de 50 ans.
  • Au Québec, autour de 1 000 personnes sont présentement en attente d’une transplantation.

Publié dans la revue Profil
Printemps 2016

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