J'ai 24 ans. L'aînée d'une famille unie...

J'ai 24 ans.   L'aînée d'une famille unie de quatre enfants.  Deux filles et deux gars.  Mes parents ne vivent que pour nous, leurs quatre enfants.     La troisième voulait devenir journaliste, elle était bien partie... jusqu'au 16 juillet 1999, où elle est devenue une « journaliste universelle ».  Son heure sonna : en un instant de seconde la petite famille unie venait de se terminer.  Ma seule et unique soeur rendait l'âme...  Un face-à-face avec un camion de gravier, ça ne pardonne pas.

Elle n'avait que 19 ans.   Pourquoi ?  Elle était superbe.  Sociale, dynamique, elle était notre joie de vivre.  Elle ne passait pas inaperçue ; en si peu de temps elle avait touché à plein de choses : la musique, la poésie, la photo, les médias, la peinture, comités de toutes sortes... elle était même allée en France.   Pourquoi ?  Y a-t-il vraiment un âge pour mourir ?

Depuis ce fameux vendredi, nous nous sommes tous retrouvés dans une sombre « forêt ardente » sans aucune lueur de sortie.

Ma soeur aimait la vie.   Elle mordait en elle. Elle m'a laissée une belle leçon de vie : « La vie vaut la peine d'être vécue, mais elle est si fragile... et si courte... ».  Souvent, nous croyons que ces choses-là n'arrivent qu'aux autres, mais pourtant vraiment personne n'est à l'abri, jusqu'au jour où nous devenons le point de mire.

Pourquoi ma petite soeur que j'adorais ?  Pourquoi me l'avoir enlevée si vite et si brutalement sans que je lui dise au revoir ?  Pourquoi ?  Que de questions sans réponses.

Les arts l'attiraient énormément.  Il y a un dicton qui dit que les grands artistes ne meurent jamais...  Je suis convaincue qu'elle est bien où elle est et que pour elle une nouvelle vie commence.

Pour nous aussi, une nouvelle vie commence, une vie sans elle...  Pas facile de s'y faire...  Ils disent qu'on va en ressortir grandis, j'ai de la misère à y croire, je me sens tellement petite en ce moment...  Je me sens comme une fille qui est sur un ring de boxe étendue par terre et la foule crie : « Relève-toi, la vie continue ».  Je veux me relever, mais la force me manque.  La plaie est toute grande ouverte, elle va sûrement se refermer, mais elle laissera pour toujours une cicatrice profonde...

Comme elle le disait si bien : « Elle s'est éteinte comme une chandelle au vent ».   Maintenant, c'est elle la grande soeur, . . . elle qui va veiller sur nous.

Josée
Ste-Foy (Québec)

Sébastien, mon amour...