Le mort de sa conjointe ou de son conjoint, le deuil d’une vie à deux.

Lise Tremblay
Agente d'accueil

Le mort de sa conjointe ou de son conjoint, le deuil d’une vie à deux.

Vivre à deux, c’est partager au quotidien, les bonheurs et les chagrins ; c’est aussi, au fil du temps, bâtir une famille, ainsi que des valeurs et des idéaux solides à lui transmettre. Unir sa vie à celle de sa conjointe ou de son conjoint, c’est en quelque sorte former un tout avec elle ou lui. 

L’expression « tendre moitié » ne perd ni son sens, ni sa force lors du décès de sa conjointe ou de son conjoint. Lorsque la mort frappe dans un couple, c’est réellement d’une partie de soi dont on est soudainement privé. Celui des deux qui reste se retrouve alors confronté à un deuil important et difficile.

Une vie familiale et sociale chamboulée.

En plus de pleurer la perte de cette personne avec qui il partageait son existence, l’endeuillé est aussi appelé à faire d’autres importants deuils, au sein de sa famille comme de son cercle d’amis.

On dira peut-être adieu au père, à la mère de ses enfants, à la personne avec qui l’on partage la joie d’être grand-parent. À la mort de sa comapgne ou son compagnon de vie, c’est aussi le deuil de la famille telle qu’elle était qui s’amorce. Ce sont des réunions familiales qui ne seront plus jamais les mêmes.

L’homme ou la femme avec qui l’on vit est possiblement un partenaire lors d’activités sociales, celui qui relie à un réseau de connaissances, d’amis.  Au décès de son conjoint, c’est aussi de son statut social que l’on doit faire son deuil ; l’on n’est plus le mari ou la femme de…

Au terme de son deuil, le veuf ou la veuve verra sans doute toute sa vie sociale et familiale transformée. Le décès d’une personne avec qui l’on partageait tant de choses appelle, au bout de la guérison, une réorganisation de ses habitudes de vie, de ses activités, de son rapport à sa famille et à la société.

Exprimer sa douleur pour réapprendre à vivre.

Tout travail de deuil demande du temps et du courage. En plongeant dans cette douleur engendrée par l’absence, l’endeuillé accepte la souffrance, nécessaire à sa guérison. Car aller au fond de son chagrin est sans doute le seul moyen d’en ressortir grandi. Lors de ce cheminement, la parole est une excellente alliée.

Les gens qui sont ouverts à sa peine et qui, de bon cœur, acceptent de nous écouter sont précieux. L’endeuillé(e) pourrait trouver, parmi ses enfants, ses amis, ses collègues, une ou quelques oreilles attentives et compatissantes.

Mais si le soutien n’est pas disponible dans l’entourage, il est tout de même souvent indispensable au recouvrement du mieux-être. Un groupe d’entraide peut alors être un endroit où trouver cette oreille bienveillante. À l’intérieur d’un tel groupe, l’endeuillé pourrait rencontrer des gens qui vivent la même expérience de veuvage que lui et qui, comme lui, recherche un appui pour cheminer vers une nouvelle appropriation de leur vie.

Guérir ne signifie pas oublier…

Faire son deuil d’une personne avec qui l’on a tant partagé ne signifie pas l’oublier. Bien au contraire. L’amour n’est certainement pas mort, mais il a transcendé la vie quotidienne. Ces précieux legs que sont les souvenirs d’une vie en commun fournissent maintenant une force qui permet à l’endeuillé d’ouvrir de nouveau son cœur au bonheur, dans les magnifiques petites choses de l’existence au quotidien.

Au terme d’un long travail de deuil, quand la douleur cède la place à l’espoir, l’endeuillé est en droit d’accueillir cette paix nouvelle comme un cadeau bien mérité.

Rive-Sud de Montréal : nomination pour le Prix Desjardins Coopératives