Les saisons

Quand je t'ai connue, tu m'a apporté mon printemps.
Le temps était doux, les oiseaux chantaient, mon cœur dansait.
Ensuite est venu l'été, le plus merveilleux été que j'ai passé,
car après une union parfaite entre le printemps et l'été,
on a planté notre semence et de là est sorti la plus merveilleuse des plantes.
On l'a nommée Audrey.

Mais l'automne nous est tombé dessus sans prévenir.
C'a été un automne très dur.
C'était une pluie de maladie autant pour toi que pour notre semence.
On a dû lui mettre des renforts en plein cœur pour qu'elle continue à grandir.
Voilà que l'automne se calma un peu, c'était l'été des Indiens.
Le soleil est revenu parmi nous.
Mais c'était bien l'été des Indiens, car il ne dura que quelques jours avant que l'automne s'attaque à toi.
Là, il repartit de plus belle, avec force et ténacité, assez pour affaiblir le plus grand des cœurs.

Mais malheureusement, la quatrième saison arriva.
Là, il y a eu une épouvantable tempête.
Le vent soufflait si fort qu'il t'a emportée.
C'a été un très gros hiver, il a neigé dans mon cœur pendant longtemps.
Ça fait déjà 16 ans que cet hiver-là m'a tombé dessus.
Dans les premier temps, j'avais même pas la force de pelleter.
Je gardais mon énergie pour notre roseau, qu'on avait planté ensemble.
Malgré toute la neige qui m'enterrait, j'ai réussi à la sauver.

Aujourd'hui, notre petite Audrey va avoir 19 ans bientôt.
Elle fleurit bien, ses bourgeons sont comme les tiens, ils s'ouvrent pour tout le monde.
Elle apporte un réconfort à mon cœur qui est enterré.
Mais là, je me suis mis à pelleter toute cette neige qu'il y a dans mon cœur.
Je sais qu'à jamais cette tempête-là restera gravée dans mon cœur.

Mais aujourd'hui, à force de pelleter, je commence à apercevoir le printemps de nouveau.
L'hiver a été long et dur, il a duré 16 ans.
Il sera à jamais enfoui dans ma mémoire.
Mais grâce à toi, aujourd'hui je fais partie des papas fêtés, et ça, c'est un beau cadeau.
En plus, je vois le soleil revenir dans mon cœur.
C'est super, enfin, de sentir un peu de chaleur du soleil.
Là, je suis en soirée et mon cœur danse devant un feu de camp.
Il essaie de retrouver un peu de liberté, pas pour oublier, mais pour pouvoir revoir le soleil briller.

Je suis sûr que toi, où tu es, c'est toujours l'été.
Je suis sûr que tu as sûrement eu des jours de pluie en nous voyant enfouis sous la neige.
Mais là, ton souffle est assez chaud pour la faire fondre.
Merci à toi et profite bien du soleil que tu as.
Plus aucune tempête ne pourra t'enlever.
Merci de ramener les pousses de fleurs dans mon cœur.
Un jour, dans pas si longtemps, on pourra regarder notre fleur grandir, l'un à côté de l'autre.

En la mémoire de Solange...
comme son nom le dit : un ange.

par Mike
Québec (Québec)

Il faut briser le silence