Le dimanche 28 décembre... je me réveille par le téléphone...

Le dimanche 28 décembre 1997, vers 1 h 00 du matin, je me réveille par le téléphone ; le téléphone est pour ma fille Geneviève.  Ma fille répond et je me suis endormi.  Je reçois un deuxième appel téléphonique 30 minutes plus tard.  C'est sa mère qui est au téléphone.  Sa mère ne reste pas avec moi car on est divorcés.  Elle désire parler à Geneviève mais elle n'est pas dans sa chambre.  Elle me dit que Geneviève l'a appelé 45 minutes plus tôt et qu'elle n'allait pas bien.     Ma fille Geneviève, qui est chanteuse de « rap », avait donné un spectacle dans une salle à Ste-Foy.   Le déroulement n'a pas atteint ses espérances car ils ont volé l'argent de la caisse, au montant de 200 $, de l'équipement...  C'est Geneviève qui avait payé tous les coûts du spectacle.

J'ai dit à sa mère que j'allais la chercher et j'arrête la conversation.  Je fais une macabre découverte car je l'ai trouvée pendue au sous-sol.  Je ne panique pas, on essaie de la ranimer avec ma nouvelle conjointe et son fils de 15 ans, tout en appelant de l'aide au numéro 911.  Une heure après, je reçois la confirmation par les policiers que ma fille est décédée.  À cet instant, je réalise que tout est terminé pour Geneviève, je suis au désespoir complet!  Son service funéraire a eu lieu le 31 décembre 1997 et on a enterré ses cendres au cimetière la veille du jour de sa fête.

Malgré ce terrible événement, j'ai bien réussi à passer à travers.  Je remercie ma famille, ma conjointe Carole qui partage ma vie depuis quatre ans, mes amis et mes compagnons de travail pour leurs précieuses aides qu'ils m'ont apportées.

Voici ce qui m'a aidé à traverser cette épreuve : ma foi en Dieu.  Elle est très précieuse.   J'ai lu beaucoup sur le suicide et sur la vie après la mort.  Je recommande le livre et la vidéo « La vie après la vie » de Raymond Moody.

Dans ma malchance, j'ai le bonheur d'avoir quatre journaux intimes de Geneviève.  Ceci m'a permis de mieux comprendre son geste.  Car j'ai décelé dans son livre un mal de vivre.  Je veux souligner une anecdote dans son livre.  Après que j'ai surpris ma fille Geneviève à avoir fait un « mauvais coup », au lieu de la chicaner, je l'ai prise dans mes bras et je l'ai serrée contre moi et je lui ai dit : « Je t'aime Geneviève », tout en mentionnant que c'était pas correct.  Le soir, dans son livre intime, elle a écrit : « Mon père je l'adore ».  Ceci fait chaud au cœur pour un père.  Je remercie Dieu de m'avoir donné de la patience à ce moment.

J'ai construit un site web sur ma fille Geneviève avec photos, vidéos en RealPlayer, poèmes dont un en particulier qui est écrit par sa sœur Judith pour sa sœur après son décès.   L'adresse est la suivante : http://www.sit.ulaval.ca/personnel/rva/gen.html

Je fais partie d'un groupement de solidarité deuils d'enfants.  J'ai la chance d'avoir une autre fille.  Pour terminer je veux dire deux phrases :

1- Je crois toujours au bonheur malgré certaines épreuves.

2- J'ai appris avec le décès de ma fille qu'il ne faut pas juger les autres car on ne sait pas ce que les personnes ont vécu.

Richard
Québec (Québec)

Au retour d'un voyage d'affaires...