Je viens de prendre connaissance de votre site...

Je viens de prendre connaissance de votre site à l'instant et je suis ravie que vous existiez.     J'ai perdu subitement l'homme qui partageait ma vie depuis 7 ans, le 9 mai 2000 et mon père le 15 Mai 2000, à six jours d'intervalle. Et tout ceci brusquement. Choc émotionnel terrible mais auquel je dois faire face depuis un an.

Le 23 avril 2000, on accompagne mon père à l'hôpital pour des raisons médicales encore méconnues. Il avait maigri rapidement et s'était brusquement affaibli. Quelques jours après, on nous annonce qu'il a un cancer foudroyant. Un cancer des poumons : premier choc.

J'attendais Kim avec impatience. Il était parti dans son pays natal, en Malaisie, pour reconstruire une société dans laquelle on devait travailler ensemble. Il devait revenir le 11 mai 2000. Le 9 mai, en sortant de l'hôpital, on m'apprend par voie téléphonique la terrible nouvelle : Kim est mort : deuxième choc.

j'ai dû avaler ce choc, avaler cette douleur, mettre sa mort entre parenthèses. Je ne voulais pas ajouter plus de souffrance à ma famille, à ma mère et surtout à mon père. J'ai caché cette nouvelle à mon père et suis restée chaque jour près de lui, jusqu'au bout avec le sourire. Mon père s'éteindra à son tour le 15 mai : troisième choc.

Une chose est sûre : je sais que par amour pour les autres, on trouve des forces, on ne se laisse pas aller.

Un an après, c'est toujours très dur, je pleure beaucoup mais je ne veux pas me taire ; quand ça va mal, je pense à ma mère, veuve aussi, je pense à mes sœurs, je pense à ceux qui restent et que j'aime encore.

Je participe à un groupe de soutien à Paris, organisé par l'association Vivre son deuil. J'aimerais quand même savoir et m'entretenir avec des personnes qui vivent des deuils multiples.

Dans mon cas, je suis obligée d'être « cartésienne », ce qui n'est pas toujours simple surtout en matière d'émotions. Je découpe mes douleurs. À Paris, je pleure Kim, je parle de lui, je travaille mon deuil par rapport à lui. Quand je descends à Lyon (ma ville natale), je pleure mon père, je parle de lui avec ma mère, mes sœurs, mon frère et tous ceux qui l'ont connu. Ai-je raison ?? Est-ce la bonne solution ???

Ces deuils sont intimement liés : deux hommes qui comptent beaucoup dans ma vie et qui se suivent jusque dans la mort. Alors j'essaie de faire de mon mieux pour tenir.

Voilà mon témoignage. Je suis aussi à votre écoute. Bien à vous. Tendresse.

Patricia
Paris (France)

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