Depuis toute jeune, j'ai vécu plusieurs deuils ou séparations avec ma mère. Le divorce de mes parents, mais leurs amitiés sans fin, on été la cause de tristes déchirures et d'heureuses retrouvailles. Sur deux continents éloignés, ça peut être complexe.
Mon père est décédé quand j'ai eu 20 ans. Ma mère était venue habiter avec nous, déjà quelques temps avant, et a décidé de rester au Canada par la suite et à notre grande joie. En 2000, soit 5 ans plus tard, ma mère a commencé à souffrir d'ostéoporose et de multiples fractures l'empêchaient de marcher. Je l'ai prise à la maison avec moi et on a rattrapé toutes ces années perdues, éloignées l'une de l'autre.
Ma mère, mon amie, mon âme-sœur, en juin 2019 l'Alzheimer et le Parkinson ont essayé de nous séparer à nouveau. On nous a dit que le CHSLD était plus sécuritaire pour toi. Le 6 avril 2020, la Covid t'a emportée. 18 jours sans nouvelles de toi maman ! Personne n'a pris le téléphone. Tu n'as sûrement rien compris. À te demander j'étais où. Pourquoi je ne venais plus te voir tout à coup !? J'ai pu te faire un dernier câlin, mais je ne crois pas que tu en aies eu conscience.
On m'a arraché ma si belle maman comme des sauvages. Je pleure et pleure et ça n'arrête pas. Je sais que ce sera un deuil pénible. J'ai donné les 20 dernières années à ma mère, qui a eu une vie et était une femme extraordinaire. Je ne peux tout simplement pas croire que ça se termine ainsi.
Maintenant, j'ai 45 ans et je suis une femme tout aussi extraordinaire que ma mère. Mais ça sera très difficile de faire sans elle !
Sofie