Il y a deux ans et demi...

Il y a deux ans et demi, mon conjoint et moi nous nous sommes retrouvés après 22 ans d'absence. Bien des choses se sont produites durant toutes ces années ! Il avait maintenant un fils de 13 ans et moi, un grand garçon de 17 ans.

Un an après nos retrouvailles, à notre grand surprise, je suis enceinte ! Malgré deux opérations, les médecins m'avaient annoncé quelques mois plus tôt que je ne pourrais plus avoir d'enfant. Au début, nous avons vécu beaucoup d'insécurité vu mon âge, 37 ans et demi au début de la grossesse. Malgré cela, tout s'est passé à merveille. Vladimir, notre petit garçon est né le 11 février 2004 à 34 semaines. Nous avons eu un amour de bébé : toujours de bonne humeur, curieux, espiègle, etc. Un vrai cadeau de la vie !

En juillet 2004, nouvelle surprise : un autre enfant fera désormais partie de notre belle famille ! Nous apprenons avec beaucoup de bonheur et un peu d'insécurité qu'il s'agit d'une petite fille. Tout le monde jubile !

Le 24 décembre, j'ai un peu de perte sanguine. Je me rends à l'hôpital. Peu de temps après mon arrivée, les contractions commencent. J'ai à peine 24 semaines de faites. On me transfère d'urgence à un endroit spécialisé. Durant la soirée, les contractions cessent mais je sens que quelque chose ne va pas. Le 26 décembre à 8h00, tout se bouscule. Je perds beaucoup de sang et je ressens de la douleur. C'est une infirmière qui avise mon conjoint. On m'amène en catastrophe en salle d'opération ; il faut faire immédiatement une césarienne puisque la dilatation est complète et que ma petite fille est en position couchée. Je me suis réveillée peu avant 11h00 en réclamant mon bébé. Mon conjoint est près de moi.

La néonatalogiste vient nous annoncer que l'accouchement a été très difficile pour Élie-Anna comme pour moi. Ma condition ne m'intéresse pas, je veux savoir comment va ma petite fille. On m'apprend qu'elle est sous respirateur et qu'elle ne survivra pas plus d'une heure. Le monde s'écroule.

Mon conjoint accompagne le médecin et revient avec notre petit ange dans les bras. J'ai eu le bonheur d'avoir ma petite fille dans mes bras pendant 45 minutes. Elle a fait preuve d'un courage exceptionnel. Elle pesait à peine 600 grammes et faisait des efforts impossibles pour respirer sans assistance. À un moment donné, mon conjoint l'a embrassée ; j'ai fait la même chose. Elle a pris une dernière respiration et, tout doucement, elle est partie.

Le lendemain de son décès, j'ai écrit un petit mot parlant d'elle. Aujourd'hui, je pleure ma petite fille. La douleur est insupportable. Vladimir, notre petit garçon nous aide à continuer d'avancer malgré le départ précipité de sa petite sœur. La vie peut parfois être si belle, si généreuse mais aussi si cruelle !

Nathalie
Québec (Québec)

Je suis une maman de deux enfants, des jumeaux...