Rédiger un hommage

Les funérailles visent à créer des liens autant qu’elles marquent une séparation. Elles rassemblent les familles et les amis autour d’un lien commun : le défunt. La cérémonie en elle-même est essentielle dans le processus de rassembler les gens. Au cœur de cette cérémonie, l’hommage a une place de choix. C’est à la fois une occasion de célébrer la vie du défunt et de le laisser partir.

Cela explique pourquoi certaines personnes hésitent à faire un hommage. Elles ressentent une grande responsabilité, tout en ayant à vivre leurs propres émotions, qui incluent autant la nervosité que la tristesse. Malgré cela, la valeur des hommages ne peut pas être sous-estimée : elle offre à celui ou celle qui le prononce une occasion de présenter dans ses propres mots une personne qui fut importante, tout en ramenant son souvenir dans l’esprit des personnes présentes.

Un hommage réussi peut nous émouvoir aux larmes, mais il contribue aussi à nous apaiser. Il nous amène à comprendre que de faire face aux pertes ne signifie pas d’oublier la personne qui nous quitte, mais de vivre avec le souvenir de ce qu’elle nous a apporté.

Les éléments qui suivent se veulent un point de départ pour la planification, la rédaction et la prestation de quelques mots bien choisis qui peuvent constituer un hommage.

Planifier l’hommage

Commencez par penser aux personnes à qui vous vous adressez ainsi que la personne que vous décrivez : l’éloge est sur la personne, mais pour le public.

Pensez à votre auditoire

  • Qui sont-ils – famille et amis seulement ou d’autres personnes plus éloignées? Il peut y avoir des choses précises à dire ou à éviter.
  • Que veulent-ils entendre? La plupart des gens veulent entendre de bonnes choses sur une personne décédée et oublier les mauvaises choses. Mais les gens ne deviennent pas des saints seulement parce qu’ils sont morts. Votre auditoire voudra sentir que vous avez capté l’essence de la personne – ce qui le rend spécial. Alors, soyez honnête, mais sélectif.

Pensez à la personne

  • Les grands moments : Quels sont les moments majeurs dans sa jeunesse, sa vie adulte ou sa vieillesse, au travail, dans les loisirs, à la maison, en voyage, seul ou avec d’autres? Quels sont les points forts de l’histoire de sa vie? Quels étaient ses talents?
  • Les petits bonheurs : Quelles étaient ses petites habitudes ou caractéristiques, qu’a-t-elle fait ou dit, quelles étaient ses manies, passe-temps, passions? Un petit détail vaut parfois mille mots.
  • Les moments tristes : Quels ont été ses défis, ses épreuves, ses moments difficiles? Qu’est-ce que ces événements nous disent à son sujet?
  • Les joies : Qu’est-ce qui lui donnait le plus de plaisir? À quel moment cette personne était-elle le plus heureuse?
  • Les moments personnels : Qu’avez-vous vécu avec cette personne? Qui était-elle pour vous?

Rédiger

La tâche plus difficile lorsqu’on prépare une présentation n’est pas tellement de décider ce que vous allez dire, mais de décider comment structurer le tout, avec un début, un milieu et une fin. Voici quelques suggestions sur la rédaction.

  • Est-ce que je l’écris mot pour mot? Oui, si cela peut aider. Mais si vous le faites, assurez-vous de l’écrire dans des mots simples et de la façon la plus orale possible. Quand nous parlons normalement, nous ne parlons pas avec des phrases parfaites. Ce qui est important, ce n’est pas la grammaire ou la syntaxe, mais les points que vous faites et les histoires que vous racontez. Donc, si vous le pouvez, n’écrivez pas le texte mot à mot, mais inscrivez les points clés sur des fiches cartonnées.
  • Par où commencer? Si vous ne savez pas comment commencer, ne perdez pas de temps à ce sujet. Écrivez d’abord l’essentiel, et réfléchissez ensuite à la manière d’introduire et de conclure votre hommage. Évitez les clichés comme « Nous sommes réunis ici aujourd’hui... » et commencez avec quelque chose de spécial sur le défunt. En fait, vous n’avez pas vraiment besoin d’une introduction : les gens savent de qui vous parlez. Il est plus facile d’aller droit au but. Par exemple : « il y a beaucoup de choses dont on se souviendra, mais ce que nous n’oublierons jamais c’est son sens de l’humour... »
  • Comment conclure? Si vous avez l’intention de jouer un morceau de musique ou de lire un poème après votre éloge, vous pouvez terminer en expliquant pourquoi vous l’avez choisi. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez terminer par une courte phrase d’adieu, peut-être la dernière chose que vous lui avez dite – ou voulu lui dire – avant sa mort.
  • Allez à l’essentiel. Lorsque vous avez terminé un premier brouillon, relisez-vous et éliminez ce qui peut être superflu ou redondant. Un court texte saura davantage capter l’attention des gens et sera plus mémorable qu’une longue présentation. Vérifiez auprès de la coopérative funéraire ou avec le célébrant le temps dont vous disposez pour votre hommage. Si d’autres personnes prennent la parole, assurez-vous de répartir les sujets afin de ne pas répéter les mêmes choses.

Prendre la parole

Comme pour la planification et l’écriture, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de prendre la parole. Mais dans une situation de nervosité, les gens font parfois des choses qui peuvent interférer avec la capacité du public à se concentrer sur leurs paroles. Les suggestions suivantes peuvent vous aider, surtout si vous n’avez jamais parlé en public :

  • Portez des vêtements qui conviennent à l’événement. Une tenue inappropriée pourrait distraire les gens de vos paroles.
  • Exercez-vous à lire votre éloge à haute voix avant la cérémonie funéraire, seul ou devant un proche. Cela pourrait vous aider à polir le texte, à respecter le temps alloué et à mieux contrôler vos émotions le jour même.
  • Assurez-vous d’être debout au moment de faire l’éloge funèbre. Même si vous vous sentez un peu exposé, cela aide les gens à mieux vous voir et à mieux projeter votre voix.
  • Restez immobile et calme. Des gestes nerveux et trop amples peuvent distraire les gens.
  • Essayez de ne pas lire mot à mot, mais de parler dans vos propres mots.
  • Parlez lentement. Lorsque nous sommes nerveux, nous avons tendance à parler trop vite. En parlant lentement, vous donnez aux gens le temps de réfléchir à ce que vous dites. Et si vous êtes dans une grande salle, parler lentement vous aide à projeter votre voix.
  • Ne vous inquiétez pas si vous vous perdez le fil de votre présentation ou si vous faites face à un moment d’émotion. Faites une pause, prenez quelques respirations profondes et continuez. Personne ne s’attend à un discours parfait. L’auditoire est là pour vous soutenir.

En plus de célébrer la vie du défunt, un éloge funèbre rejoint deux objectifs des funérailles. Il réconforte les gens en adoucissant leurs pensées. Et il les console d’une façon encore plus large. Chaque personne présente sait qu’elle devra aussi mourir un jour, et l’hommage au défunt les ramène à leur propre destinée.

L’hommage qui est rendu au défunt nous recentre sur notre humanité et sur la dignité de la vie.

Traduit par France Denis
Source : Well Chosen Words
How to write a eulogy
Co-operative Funeralcare

En complément

Le site de votre coopérative funéraire présente, dans sa section vidéo, une capsule sur la Rédaction d’un hommage présentée par Isabelle Potvin de la Coopérative funéraire des Deux Rives.

La guérison au-delà des mots